Championnats Hockey Féminin

Début novembre de la saison en cours, les Pandas de l’Alberta étaient bien assises sur une fiche banale de 4-3-3. Étant une jeune formation, le consensus semblait être que ce serait une année de reconstruction pour les Pandas. Ce ne fut pourtant pas le cas. Les Pandas, on le sait, ont accumulé 19 victoires parmi leurs 20 derniers matchs de la saison régulière et poursuivi leur démarche jusqu’à s’assurer le championnat national.  

« Nous avons eu un départ plutôt instable », de dire l’athlète de deuxième année Alex Poznikoff. « Puis, nous nous sommes simplement dit “donnons-nous un objectif” et allons-y étape par étape et c’est ce qui a fonctionné pour l’équipe. » 

Cet objectif était de nous sortir de cette impasse et de remporter les six derniers matchs du semestre d’automne. Et c’est exactement ce que les Pandas ont fait, l’emportant sur leurs adversaires par une marge de 17-5 dans ces six derniers affrontements. 

« J’hésitais, mais il faut croire en son groupe, avoir confiance que si c’est ce qu’elles veulent faire, on va les soutenir », d’expliquer l’entraîneur-chef, Howie Draper. « Alors, comme personnel entraîneur, c’est ce que nous avons fait et elles y sont arrivées. » 

L’incroyable effort qu’ont déployé les Pandas pour terminer leur saison leur a mérité une seconde place au sein de Canada-Ouest avec une fiche de 21-4-3. Cet exploit leur garantissait une place dans les demi-finales de la conférence avec un passage direct à la première ronde où elles ont défait les Bisons du Manitoba en deux matchs pour accéder au duel contre l’équipe de première place, les Thunderbirds de l’UCB, en finale de Canada-Ouest. 

L’Alberta a remporté le premier match avec un pointage de 2-0 ; alors que sa gardienne de but de cinquième année, Lindsey Post, réussissait un blanchissage avec 20 arrêts. Les Pandas ont ensuite cédé la victoire dans les deux matchs suivants, permettant à l’UCB de remporter le championnat de Canada-Ouest.     

« Comme athlète de cinquième année, je l’ai vraiment mal pris », d’avouer Post. « Je pense qu’un bon nombre des filles ne réalisaient pas l’importance de remporter Canada-Ouest. Nous avons eu une rencontre d’équipe très intense et plusieurs des vétérans ont décrit leur déception et la profondeur de la blessure. » 

L’entraîneur Draper avait dit que son équipe était capable de se ressaisir et d’utiliser cette adversité à son avantage au tournoi national à Napanee, Ont.

 

 

« Je crois que si les choses avaient été faciles pour nous tout au long de la série, nous n’aurions peut-être pas été aussi solides aux nationaux » a-t-il opiné.  

Les Pandas étaient classées en sixième place en amorçant le championnat de hockey féminin U SPORTS et la plupart ne pensaient pas qu’elles se rendraient aussi loin qu’elles se sont rendues.   

« Nous savions que nous avions ce qu’il fallait », de dire Poznikoff, la meilleure compteuse des Pandas en saison régulière. « Tout le monde avait confiance en l’équipe, mais aux nationaux, nous nous sentions un peu comme les petits cousins pauvres. » 

Dans leur match de quart de finale, les Pandas ont eu raison des Huskies de Saint Mary’s au compte de 2-1 pour progresser aux demi-finales contre les Stingers de Concordia. Tirant de l’arrière 2-1 après la première période de jeu, les Pandas ont compté cinq buts sans réplique pour l’emporter 6-2. Ensuite, dans le match pour la médaille d’or, l’Alberta a remporté le trophée Golden Path, grâce à une victoire de 2-1 en double prolongation contre les Martlets de McGill, Taylor Kezama assurant le huitième titre national du programme.   

Post, native de Chelsea, Qué., à environ deux heures au nord d’où se déroulait le tournoi, a réussi 40 blocages dans son dernier match comme Panda.  

« Une fois la rondelle dans le but, j’étais tellement essoufflée lorsque j’arrivais à l’autre bout de la patinoire ! », de dire la JPE du championnat. « Lorsque mes parents, grands-parents, mon frère et mes cousins sont venus me rejoindre sur la glace, ce fut magique ; j’étais tellement heureuse qu’ils puissent vivre cela avec moi. » 

Quant à l’Alberta, l’équipe était aussi détendue que possible pendant les temps d’arrêt entre les périodes supplémentaires. Poznikoff dit que c’était très rassurant de voir ses coéquipières aussi calmes. 

 

« Il y a quelque chose de spécial au sein de cette équipe parce que, lorsque je regardais autour du vestiaire, tout le monde était calme », dit-elle. « Nous ne faisions que jaser de choses que nous pourrions changer ; tout le monde relaxait, ce qui est plutôt étonnant dans un moment comme celui-là. »

Pour Poznikoff, remporter le titre national dans sa deuxième année était toute une expérience, couronnant une année qui l’avait vue représenter le Canada à l’Universiade d’hiver à Almaty, au Kazakhstan. 

« Ce dont je me souviens le plus c’est qu’une fois avoir vu la rondelle pénétrer dans le filet, la panique m’a prise, il me fallait trouver quelqu’un sur la glace à qui faire un câlin », dit-elle. « Je ne peux pas me plaindre de cette saison, en tout cas — j’avais une équipe hors pair. » 

« Il n’y a pas de mots », dit Post, « pour décrire l’émotion de remporter un titre national. Au début, je ne m’attendais certainement pas à terminer ma carrière sur une telle note, mais rien n’aurait pu battre ça ! » 

Avec une vaste portion de l’alignement des Pandas demeurant la même pour la saison à venir, il y a lieu de croire qu’elles pourraient se présenter de nouveau au tournoi national à London, Ont., en 2018. 

« C’est toute une commande (que de remporter Canada-Ouest) », de dire Draper. « Atteindre les nationaux est très, très difficile. À compter de septembre, le chemin du retour sera long et ardu. »