Championnats Le 8 Ultime - Masculin

Il n’est pas facile de réussir à Toronto, même si c’est une ville pleine de talents. Ceux qui parviennent à réussir ont tendance à se faire un nom et à représenter la ville d’une riche manière.

Entre alors en scène Kadre Gray, qui a prouvé sa capacité à constamment surmonter les circonstances pour parvenir au succès.

Après avoir commencé jeune, il a appris à jouer avec son frère aîné, il n’a plus jamais fait machine arrière. Son parcours l’a amené à jouer dans l’un des meilleurs programmes de basketball de Toronto et de la province au niveau secondaire, au Eastern Commerce Collegiate Institute.

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Après trois années passées à Eastern, l'école a été fermée en raison d’un manque d'élèves. Gray a fini par été transféré au Oakwood Collegiate Institute, puissante école et rivale d’Eastern, avec son coéquipier actuel, Josis Mikia-Thomas, pour leur dernière année. 

Ayant obtenu juste une seule offre pour aller jouer aux États-Unis, et cette offre n’ayant pas fonctionné, Gray a choisi de ne pas abandonner, contrairement à beaucoup d’autres à Toronto qui n’ont pas non plus eu la possibilité d’aller jouer au sud du Canada. 

Après avoir décidé de ne pas suivre un programme de premier plan en SUO, Gray a décidé d’accompagner son ami et coéquipier Josis Mikia-Thomas lors d’un voyage de recrutement à l’Université Laurentienne à Sudbury, en Ontario. C’est cela qui l'a amené à s'engager auprès de l'école.

“Quand Josis a eu cette opportunité, et que Josis (son coéquipier) Hediyeh (Karimian) et moi-même sommes venus, et que nous avons eu l’opportunité de visiter l'école, et de voir le type de personne que Shawn est, c’est devenu évident que nous devions être ici”, a expliqué Gray.

“C’est quelque chose que nous voulions faire, et nous voulions changer l’histoire ici. Nous n’étions pas à la recherche de quelque chose de facile, et nous savions aussi que nous avions la foi, et que Jésus allait nous guider sur notre chemin ici. Aller dans une école de premier ordre aurait pu être facile, mais nous savions que ce n’était pas notre chemin.”

Kadre Gray

Portant une part d’amertume en lui, Gray s’est transformé en homme ayant une mission.

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"Je n’ai pas été recruté à haut-niveau, on m’a fait une seule offre, et je ne pense pas qu’il y avait de grandes attentes me concernant", se souvient-il. "Je voulais juste prouver que tout le monde avait tort. Je pense que les gens ne pensaient pas que j’étais un bon basketteur; donc mon état d’esprit se résumait à leur prouver le contraire."

Et Gray a fait beaucoup plus que prouver que tout le monde avait tort. Il a été le meilleur marqueur du pays dès sa première année, avec 23,2 points par match, et il a remporté par la même occasion le trophée Dr. Peter Mullins à titre de recrue de l'année U SPORTS, tout en impressionnant un grand nombre de personnes.

“Cela témoigne de son éthique de travail. Il n’était pas que la recrue de l’année…il a un talent d’athlète phénoménal“, a déclaré Shawn Swords, l’entraîneur-chef de la Laurentienne. “Son éthique de travail est au top niveau; il a peut-être la meilleure du pays, ou du moins, il fait partie de ceux qui ont l’une des meilleures.”

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La saison 2017-18 à été une saison d’anthologie. Alors que l’entraîneur Swords lui avait intimé la tâche de faire participer tout le monde davantage, Gray a répondu en devenant le meilleur passeur décisif du pays avec 141 passes décisives, tout en parvenant également à terminer meilleur second marqueur du pays avec 24,4 points par match. Pour ses réalisations, Gray a été nommé lauréat du trophée commémoratif Mike Moser à titre de joueur de l'année U SPORTS, tout en remportant le prix BLG en tant qu'athlète masculin de l'année U SPORTS, tous sports confondus. De plus, cette saison a été la meilleure saison de la Laurentienne depuis leur titre de champions de la coupe Wilson de SUO, remporté par l’équipe en 2000.

Cette saison, Gray a repris le rythme exactement là où il l’avait laissé la saison dernière, avec une moyenne de 32,4 points par match, la meilleure du pays, soit sept points de plus que Ali Sow, le joueur de Laurier, classé second.

“Aucune de ces réalisations ne correspond à ce que je pensais que j’allais accomplir au début de l’année ; et même quand tout cela s’est réalisé, cela a été vraiment surréaliste, car gagner le prix de l’athlète masculin de l’année, c’est quelque chose qui va au-delà même de son sport. Je pense que les enfants de ma communauté, jusque dans ma ville de Toronto, sont capables de voir que tout ce qui m’arrive n’est que le fruit d’un travail acharné et de la foi. J’essaie juste de rester au top de l’école et de diriger par l’effort, c’est la façon dont j’ai essayé de diriger jusqu’ici. C’est formidable de voir que j’ai été récompensé pour cela, mais je sais que ce n’est pas uniquement grâce à moi. C’est grâce aux gens autour de moi, grâce à Jésus, et au final, il s’agit de bien plus que simplement moi. ”

Kadre Gray

Après avoir défié toutes les prédictions et obtenu d’excellents résultats, Gray n’est pas du genre à remettre en question la mission à laquelle il s’est dévoué. Il a tiré le meilleur parti de tout ce pour quoi il a travaillé, grâce à son éthique de travail qui est l’une des meilleures à la ronde, grâce à une foi extrêmement forte, et à une volonté d’inspirer les jeunes de sa communauté, qui eux aussi l’inspirent en retour.

“Je pense qu’il chérit le succès qu’il a remporté jusqu’à present, et il sait que ce succès provient en grande partie de son travail acharné, mais ce succès provient aussi en grande partie d’une famille, et d’un groupe de personnes, ainsi que du soutien de sa communauté, a déclaré Swords. “Je pense qu'il sait et valorise cela plus que les éloges individuels. Il sait qu’il est important de ne pas seulement être un excellent joueur de basketball, mais plus encore d’être une excellente personne et de valoriser cela."


Abdul_Ibrahim.png (2.70 MB)Abdulhamid est un étudiant en quatrième année, avec un double majeur en études de communication et en études culturelles à l'Université Wilfrid Laurier. Depuis 2017, il occupe le poste de rédacteur sportif principal de The Cord Weekly, le journal du campus, et, après avoir passé deux saisons en tant que bénévole avec la station, il est aussi le directeur sportif de Radio Laurier. Sa passion pour le sport se fait ressentir à travers la passion qu’il éprouve à raconter les histoires de ceux qui inspirent les autres.