Championnats Rugby Féminin

 

Cinq années consécutives

Voilà le nombre de fois que les Stingers (traduction littérale : les dards !) de Concordia avaient défait le Rouge et Or de Laval lors des éliminatoires de la RSÉQ, leur interdisant l’accès au championnat de rugby féminin de U SPORTS. Certaines des « vétérans » de l’équipe avaient subi quatre déchirements consécutifs.    

Trois des « séniors », en particulier, avaient décidé de se retirer du programme pour finir leurs études en quatre ans. Mais avec l’annonce d’un nouvel entraîneur et l’idée de se donner une dernière chance d’atteindre le tournoi national, les trois ont effectué un retour au jeu pour tenter la revanche.   

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Maude Laliberte (Crédit: Mathieu Bélanger)

« En février, lorsque pour la première fois nous avons entendu que Kévin (Rouet) allait devenir le prochain entraîneur-chef, ma décision était prise, » dit la joueuse de cinquième année, Frédérique Ferland. « Après avoir parlé à Kévin de la possibilité de revenir pour ma cinquième année, j’ai très vite réalisé qu’il avait le même objectif que moi : se rendre au championnat national en Alberta (Lethbridge). J’ai alors décidé de revenir, remplie du plus grand désir de gagner que je n’avais jamais connu. » 

En discutant avec ses quatre coéquipières dans la même situation qu’elle, l’idée, le désir de se donner une dernière chance a fait son chemin. En ce moment, l’équipe ayant effectivement remporté la chance de concourir au championnat U SPORTS à Lethbridge, à compter de jeudi, elles ont déjà accompli quelque chose qui leur avait jusqu’ici échappé et qui leur semblait hors d’atteinte.

Après avoir parlé à Kévin de la possibilité de revenir pour ma cinquième année, j’ai très vite réalisé qu’il avait le même objectif que moi : se rendre au championnat national en Alberta (Lethbridge). J’ai alors décidé de revenir, remplie du plus grand désir de gagner que je n’avais jamais connu. 

Frédérique Ferland

Rouet apportait quelque chose de particulier cette année. Bien qu’il n’en était qu’à sa première année au sein du programme, il entraîne également plusieurs des joueuses durant la saison estivale, dans le cadre d’un club de rugby.  

« Dès son arrivée à titre d’entraîneur-chef, l’hiver dernier, Kévin a eu un gros impact sur l’équipe. Le niveau d’intensité et d’engagement de chacune, sur le terrain et en dehors du terrain, s’est vraiment accru, » dit Ferland. « Nous avons été capables de bâtir sur les fondations que nous avions établies au cours de l’été. Ceci nous a aidés davantage à évoluer tout au long de la saison. »

Ferland et sa coéquipière de cinquième année, Maude Laliberté, ainsi que Marie Thibault ont un bon bagage d’expérience à jouer pour Rouet — Laliberté depuis six ans, Ferland et Thibault depuis quatre ans — dans le cadre du club municipal champion de Québec (Club de Rugby de Québec). Avec toute cette expérience accumulée à travailler avec ces jeunes femmes pour en faire des joueuses talentueuses, Rouet reconnaît les caractéristiques spéciales que chacune contribue au jeu.

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Kevin Rouet (Crédit Mathieu Bélanger)

« Maude est un pilier mobile. Elle joue comme un arrière, » dit-il. « C’est une fille qui finit chaque match avec le plus grand nombre de passes. Elle est une joueuse de rugby complète. Marie est l’une de mes meilleures en défensive. Elle va mettre son corps sur la ligne pour arrêter ses adversaires et, cette année, elle se débrouille aussi très bien à l’offensive parce qu’elle est l’une de mes meilleures compteuses d’essais et une travailleuse acharnée. Fred est une joueuse instinctive. Elle est capable de penser hors des sentiers battus et c’est pourquoi elle est tellement imprévisible. » 

L’une des joueuses les plus dévouées et acharnées que le programme n’aura jamais connu, c’est la culture, l’esprit d’équipe hors terrain qui manquera le plus à Ferland.  

 

Faire partie de cette équipe est un privilège et j’en serai éternellement reconnaissante.  Les amitiés que j’ai formées ces dernières années me manqueront également, compte tenu du fait que nous prendrons toutes des chemins différents. Le Rouge et Or est une grande famille dont je suis fière de faire partie. 

Ferland

Les amitiés formées mises à part, elle va s’ennuyer énormément de tout l’esprit de la culture du rugby. 

« J’ai joué au soccer pendant des années et ça ne se compare pas à l’esprit d’équipe qui règne dans la communauté du rugby, » ajoute Ferland. « Comme joueuse de rugby, tu dois être prête à protéger tes coéquipières, à te sacrifier pour elles. Au rugby, si l’esprit d’équipe est médiocre, tu as peu de chances d’atteindre des sommets. Le rugby, c’est comme faire partie d’une grosse famille. »

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Marie Thibault (Crédit Mathieu Bélanger)

Questionnée à savoir quel moment elle choisirait comme étant le plus précieux de ses années Rouge et Or, Ferland — sans aucune hésitation — cite leur victoire contre Concordia en demi-finale du RSÉQ pour accéder au tournoi national. Le match s’est résumé par l’aspect physique et les pures tactiques appliquées par Laval et qui ont fait que, ce jour-là, elles étaient la meilleure équipe.

« Physiquement et sur le plan tactique, nous étions meilleures, » dit-elle. « Au cours de la semaine précédente, nous avions parlé d’être prêtes à toutes les éventualités, pour tous les scénarios, qu’il ne fallait surtout pas paniquer, mais avoir confiance en notre jeu et en nos coéquipières. »

Mon objectif est de bâtir un programme solide.  Je veux faire partie des deux meilleures équipes de la RSÉQ et être l’équipe championne d’ici les deux ou trois prochaines années. Beaucoup de nouveau talent est arrivé et j’ai confiance. 

Rouet

« Je n’étais pas là les cinq dernières années, mais ce match historique contre Concordia était toujours dans leurs têtes tout au long de la saison et tout au long de ce match aussi, »  d’ajouter Rouet. 

Avec leur premier match du championnat U SPORTS jeudi soir contre Guelph, elles ne pensent plus qu’à s’emparer de la médaille d’or nationale. Mais quoi qu’il arrive à la fin de cette aventure, les « vétérans » peuvent partir en sachant qu’elles ont créé quelque chose de spécial. Qu’elles auront laissé ce programme en bien meilleur état que lorsqu’elles ont amorcé leur carrière. Pour l’entraîneur Rouet, leur influence et le succès de cette saison augurent bien pour la prochaine génération de joueuses du Rouge et Or.

« Mon objectif est de bâtir un programme solide, » dit Rouet. « Je veux faire partie des deux meilleures équipes de la RSÉQ et être l’équipe championne d’ici les deux ou trois prochaines années. Beaucoup de nouveau talent est arrivé et j’ai confiance. »

 

Natasha_Cyrille.png (72 KB)Tash est une étudiante de troisième année en médias sportifs à l'Université Ryerson. Elle a commencé à jouer au volleyball dès l’âge de 11 ans et est restée impliquée dans le sport à la fois comme arbitre certifiée niveau 1 avec l'Association ontarienne de volleyball et comme commentatrice pour les équipes de volleyball masculin et féminin des Rams de Ryerson. Ayant l'opportunité de voyager au Japon pour le rugby en 2014, elle est impatiente de continuer à élargir ses horizons de rédaction dans ces deux sports.