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Lors de son ascension du Mont Qingyuan vendredi matin, l’équipe de soccer féminin de l’Université d’Ottawa avait de quoi nourrir ses prières devant la sculpture de pierre vieille de mille ans de Lao-Tze, père fondateur et divinité du taoïsme.

Un jour avant de jouer la grande finale de la Coupe du monde universitaire face à l’Université Paulista du Brésil, les canadiennes ont fait une petite excursion sur ce site historique et religieux en périphérie de Jinjiang. Ce site antique regroupe de nombreuses sculptures de pierres taoïstes et bouddhistes, des centaines d’inscriptions religieuses et la plus grande statue de pierre de Lao-Tze du pays, datant de la dynastie Song.

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Les baroudeuses d’Ottawa, aussi connues sous le nom de Gee-Gees, se sont frayé un chemin, ici, à l’occasion de l’édition inaugurale de la Coupe du monde universitaire, sortant invaincues des phases de poule et s’imposant 5-3 en fusillade lors de leur demi-finale face à l’Université normale de Pékin. Extrêmement populaires auprès du public local et des autres équipes, les canadiennes ont fait forte impression de par leur jeu puissant et grandes personnalités.

Mais leur côté le plus impressionnant est probablement demeuré inconnu au cours de ces deux dernières semaines à Jinjiang. Tandis qu’elles géraient leur emploi du temps au rythme effréné, alternant jours de match et jours d’entraînement, ces jeunes filles ont révisé aussi fort qu’elles ont pratiqué leur sport.

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« On a essayé de trouver un équilibre entre l’école et le soccer pendant notre séjour ici » explique la gardienne Margot Shore, star incontestée de la demi-finale face à Pékin. C’est en effet son arrêt du deuxième tir au but de l’équipe de Pékin qui a permis à l’équipe de remporter ce match et ainsi de se qualifier en finale.

« On rentre à la maison le 3 décembre et la plupart d’entre nous débutent leurs exams le 5 décembre », confie l’étudiante de cinquième année en génie civil. « Alors on essaie toutes de rester à jour de nos devoirs, tout en étant concentrées sur nos matchs. On ne veut pas avoir trop de travail quand on rentre ! L’une d’entre nous a même passé un examen de mi-semestre pendant la compétition ».

Elle fait référence à la milieu de terrain Adriane Devlin, qui a, elle aussi, joué un rôle clé dans leurs victoires. Adriane, étudiante de première année en sciences biomédicales, a, il y a quelques jours, passé un examen depuis sa chambre d’hôtel.

« C’était mon évaluation de chimie et j’avais besoin d’en finir », explique Adriane en rigolant. « Mais ça n’a pas été facile. J’ai dû obtenir la permission de Danika Smith (Chef de délégation), qui a accepté de me surveiller pendant l’examen ».

« Beaucoup d’enseignants refusent que les étudiants passent leurs examens à distance, mais le mien a accepté. Alors ils nous ont envoyé le sujet ici, on l’a imprimé et puis j’ai dû m’installer dans ma chambre d’hôtel et le passer ».

Adriane Devlin - Ottawa Gee-Gees

« Mais tout le monde étudiait aussi parce qu’on a toutes des examens dès notre retour au Canada », ajoute Devlin, soulignant immédiatement le fait qu’elle n’était pas la seule.

« Au retour, j’ai cinq épreuves en cinq jours », explique la défenseuse Trinity Esprit, étudiante en sociologie. « J’ai beaucoup de travail à mon retour. C’est pour ça que j’essaie de réviser le plus possible dès maintenant ».

Et la plupart des filles sont dans une situation similaire.

« C’est une période d’école et d’examens et on doit aussi, évidemment, se concentrer sur le soccer, alors ça n’a pas été facile. C’est difficile de sortir, de se reposer et d’explorer la Chine autant qu’on le souhaiterait » remarque Thea Nour, étudiante de quatrième année en génie mécanique.

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Toutes sont d’accord pour dire qu’elles auraient aimé avoir davantage d’opportunités d’explorer Jinjiang et ses alentours, ce qui fut rendu difficile pour ces étudiantes-athlètes devant jongler entre soccer et études.

« Ça fait vraiment plaisir de venir ici aujourd’hui, de voir cette statue vieille de mille ans », poursuit Thea. « L’environnement aussi, c’est toujours agréable d’être dans la nature. On passe la majeure partie de notre temps en ville et ça fait du bien de sortir et de voir un petit peu de verdure ».

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Trinity acquiesce.

« C’est vraiment agréable. On a enfin eu l’occasion de sortir et faire quelque chose de différent, ça change. Je n’ai jamais été en Chine, alors c’est quelque chose de complètement différent et nouveau pour moi ».

L’intégralité de l’expérience de la Coupe du monde universitaire s’est avérée être une révélation, malgré le nombre limité de sorties et visites. Il y a tant à apprendre et absorber sur le terrain, à l’hôtel et dans les interactions avec les autres.

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« J’adore échanger avec les autres équipes et apprendre sur leurs cultures », explique Nour. « Je leur parle et je découvre comment est la vie dans leur pays ».

« Les différences et la barrière de la langue rendent les échanges encore plus marrants. C’est une expérience exceptionnelle et je suis tellement contente d’arriver en finale avec cette équipe, qui est comme une grande famille ».

« Nous savons que les brésiliennes sont de très bonnes adversaires et ça va être un beau défi pour nous », confie Shore, alors qu’elle pense à la finale.

« La demi-finale face à Pékin fut un bon test et nous devons désormais affronter Paulista, jusqu’alors invaincues et n’ayant concédé que quelques buts. Ça va être à la fois une expérience enrichissante et un défi ».

Alors, est-ce que vous refermez les livres pendant au moins un journée ?

« Pas vraiment ! On essaie de saisir toutes les occasions de réviser ! », s’esclaffe Devlin. « Oui c’est un peu stressant, mais il est toujours important pour nous de trouver l’équilibre entre le soccer et les études ».

La philosophie taoïste prônant une vie harmonieuse et équilibrée, les Gee-Gees étaient probablement au bon endroit vendredi matin, tentant d’obtenir la bénédiction dont elles ont besoin.