Rugby Féminin Nouvelles

Lorsque Tobi Owotomo a fait l’expérience du rugby pour la première fois à l’école secondaire Saint-François Xavier de Mississauga, en Ontario, ça a été le coup de foudre dès son premier contact avec le ballon.

Grâce à sa force, qu’elle doit à sa formation de gymnaste, et de par sa vitesse relative, Tobi a trouvé dans le rugby la possibilité d’englober et d’allier toutes ses qualités. Quatre ans plus tard, et Owotomo était recrutée avec un vif intérêt par Joe Costello, à l’époque entraîneur-chef du rugby féminin de l’Université York.

IMG_2483.JPG (302 KB)

“Je ne voulais pas vraiment aller à York, mais son insistance m'a fait sentir que c’est là que je devais aller”, a expliqué Owotomo. “Personnellement, j'ai toujours pensé que pour moi, le meilleur endroit où aller était celui où je me sentais désirée, alors savoir qu'il voulait que j’aille là-bas a fait pencher la balance vers York.”

Les efforts persistants de Joe Costello ont joué un grand rôle dans la décision de Tobi d’aller à York, mais cela a été le programme de kinésiologie et de sciences de la santé de York, le seul programme à offrir un certificat en thérapie du sport, qui a permis à Owotomo de prendre sa décision finale.

Dès sa première année à York, son impact a été à nul autre pareil.

“D’emblée, elle a été une leader sur le terrain, et elle a été extrêmement intense dès sa première année”, a déclaré l'entraîneure-chef actuelle, Jenn Russell. "Elle n'a jamais eu besoin de quelqu’un pour lui dire de jouer avec plus d’ardeur."

20U-Canada-USA-Game-1-31_(1)_-_Copy.jpg (604 KB)
Crédit : Rugby Canada

Ramener à la maison le prix de la recrue de l'année de la division Russell de SUO en 2015 n'a été qu’un début sur la liste de ses récompenses. Elle a été à deux reprises joueuse étoile de la division Shiels de SUO, et a été nommée sur la deuxième équipe d'étoiles canadiennes U SPORTS en 2016. En dehors de York, elle a joué pour l'équipe provinciale de 2012 à 2017, et pour l'équipe nationale des moins de 20 ans de 2016 à 2017.

Son talent sur le terrain parle de lui-même, mais sa carrière universitaire en dit également long.

“York a un incroyable programme de thérapie sportive qu’en tant qu'entraîneur, vous avez envie de haïr, mais qu’en réalité, vous aimez, car d’un côté, de grands sportifs viennent ici pour ce programme, mais d’un autre côté, ce même programme peut aussi contribuer à les éloigner de leur sport”, a déclaré Russell.

En plus de marquer l'histoire sur les terrains, et d'être une étudiante à plein temps, Owotomo a passé plusieurs heures par semaine à travailler en tant qu'étudiante en thérapie sportive, dans le cadre d’un stage de son programme. Elle a travaillé pour le département de thérapie sportive de York, ainsi que pour le collège George Brown.

Pendant la saison, ses journées commençaient à 5 heures du matin pour se terminer à 1 heure du matin, toutes activités comprises, des études à l’entraînement, en passant par le travail.“Il y a eu beaucoup de jours où je me suis juste effondrée en me demandant “Mais c’est quoi cette vie ?”, parce que je n’avais aucune vie sociale”, a expliqué Owotomo. “Mais je savais que la thérapie sportive était ma passion, et qu’il fallait que je donne le maximum de moi-même, donc c’est ce que j'ai fait ; ça n'a pas toujours été facile, mais je m’en suis sortie."

Étant elle-même une athlète, Tobi savait à quel point une bonne physiothérapie était importante.

“Lorsque vous travaillez avec des athlètes de haut niveau, et que vous en êtes une vous-même, cela vous aide beaucoup, car vous savez ce qu'ils traversent, physiquement et émotionnellement”, a déclaré Owotomo. “Savoir, pour l’avoir vécu moi-même, ce que c'est que d'avoir trois pratiques par jour, ou de faire partie d'une équipe en difficulté, m'a aidée lorsque j’ai eu l’occasion de travailler avec des athlètes.”

1.jpg (181 KB)
Crédit : Canada Basketball

Ceci lui a également permis de décrocher de belles opportunités, telle que celle de travailler pour l’équipe nationale de soccer masculin du Nigeria en tant que stagiaire physiothérapeute, et, plus récemment, tel que son actuel poste d’étudiante thérapeute pour Canada Basketball. Cependant, contrairement à ce qui s’est passé avec les autres postes qu’elle a occupés par le passé, ce rôle l'a obligée à renoncer à son premier amour, le rugby.

“Il m’était totalement impossible de faire les deux, parce que les deux rôles se chevauchaient”, a expliqué Owotomo. "Alors, même si j'adore le rugby, je savais que je devais réduire mon temps de jeu si je voulais vraiment pouvoir poursuivre (la thérapie sportive)."

Pour Russell, perdre Owotomo a été décevant, mais elle savait que c'était pour une bonne cause.

“Le fait qu’elle se soit retirée n’avait rien à voir avec une volonté de ne pas jouer», a-t-elle expliqué. "Je savais qu'elle voulait jouer, mais qu’elle était à court d’options pour faire en sorte que ça marche."

Russell a encouragé Owotomo, comme elle le fait avec toutes ses étudiantes-athlètes, à poursuivre sa passion, et à toujours garder en tête que le succès n’est pas une ligne droite. Selon elle, il ne s'agit pas pour ses étudiantes de faire un choix entre le rugby et la “vraie vie”, mais plutôt d’essayer de comprendre qui elles sont tout au long du chemin.

L’une des choses qu’Owotomo a découvertes durant son propre parcours, c’est de ne pas trop se focaliser sur une seule chose, afin de ne pas risquer de se lasser.

“Être une athlète représente en soi-même l'une des meilleures choses de la vie, mais j'essaie de trouver d'autres moyens d'être inspirée”, a déclaré Owotomo. "Une chose que je conseille toujours aux gens, c'est de ne pas être unidimensionnel, et de trouver un moyen d'être en 3 dimensions." 

Et donc, après de longues délibérations avec sa famille, son entraîneur et elle-même, Owotomo a décidé d’accepter le poste, et elle n'est plus revenue sur sa décision depuis. Avoir l’opportunité de travailler à tous les niveaux du basketball canadien, des enfants aux futures stars du basketball, telles que R.J. Barrett, et aux stars actuelles de la NBA comme Tristan Thompson, est une expérience qui n’a été à nulle autre pareille.

Mais Owotomo n’a pas encore raccroché ses crampons pour de bon. Elle n'a pas l'intention de se fermer des portes aux niveaux international, provincial ou universitaire.

“Le rugby n'est pas encore fini pour moi”, a-t-elle déclaré. "Je prévois de jouer au rugby jusqu'au jour où je ne pourrais plus marcher."

27946133_10156182646380990_1193481752_o.jpg (139 KB)

Pour le moment, cependant, elle se concentre sur sa carrière en thérapie du sport, et compte bien l’apprécier, avec pour objectif, de devenir un jour thérapeute sportive en chef pour une équipe professionnelle, tout en apportant une contribution à la communauté par le biais de la thérapie sportive – il y a encore beaucoup de travail à accomplir.

“Avoir la possibilité d’apprendre auprès des meilleurs thérapeutes sportifs de toute l'Amérique du Nord, et de pouvoir travailler avec certains des meilleurs athlètes de cette industrie, c'est la combinaison parfaite”, a-t-elle déclaré.


NEW_Gilbert_Logo_Black.png (67 KB)

En tant que fournisseur officiel de ballons de rugby pour U SPORTS, Gilbert Rugby Canada fournira les ballons de match et autres prix pour le Championnat U SPORTS de Rugby féminin 2018, organisé du 1er au 4 novembre par l'Université Acadia au Raymond Field de Wolfville, N-E.

 


Jessica_Carmichael-3.png (76 KB)Jessica est dans sa quatrième année du programme de communication et d'études multimédias de l'Université McMaster. Elle est une journaliste sportive pour The Silhouette, le journal étudiant de McMaster, et elle se met au défi de produire des histoires qui s’étendent bien au-delà du terrain.