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U SPORTS s’entretiendra avec un athlète, un entraîneur, et un membre du personnel clés de chacun de ses programmes sportifs dans le cadre de notre série d’entrevues « Faites connaissance avec… »

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  • Nom: Matt Skinn
  • École: Université du Cap-Breton
  • Sport: Basketball masculin
  • Position: Entraîneur-chef
  • Ancienneté: 6 saisons
  • École /poste précédent: Entraîneur-chef, X-Women de StFX (2008-12), Entraîneur-chef adjoint, Dinos de Calgary (2016-18)
  • Ville natale: Welland, Ont.

1. Comment en êtes-vous venu à entraîner pour la première fois? Quel a été votre parcours jusqu’à ce poste d'entraîneur-chef à l’Université du Cape-Breton?

 J'ai commencé à entraîner lorsque j'étais en 9e année. Avec mon frère aîné Andy, qui a deux années d'avance sur moi, nous avons entraîné une équipe de ligue locale de l’Association de basketball de la ligue mineure de Welland. À partir de là, les choses ont évolué, et j’ai pris en main ma propre équipe, puis j’ai pris la tête des camps d’été de l’UCB et de l’école de basketball du lundi soir.

C'est pendant mes études de premier cycle à l’UCB que j'ai décidé de devenir entraîneur. Cela m'a amené à faire ma thèse de spécialisation dans le domaine de la psychologie du sport, et cela m'a incité à faire ma maîtrise en psychologie du sport à l'Université de Calgary. Pendant que j'étais là-bas, l'entraîneur Dan Vanhooren m'a confié une tonne de responsabilités en tant que jeune entraîneur - je lui en serai éternellement reconnaissant. J'ai essayé de faire un maximum de choses dans un temps très court: j'ai géré et j’ai entraîné une équipe de club, je me suis impliqué dans les programmes des équipes provinciales et auprès du Centre pour la performance de l’Alberta.

Fort heureusement, Leo MacPherson m'a embauché comme entraîneur-chef du basketball féminin à StFX lorsque j’ai terminé ma maîtrise. J'ai adoré le temps que j’ai passé là-bas, et nous avons réussi à obtenir le meilleur résultat du programme de l’histoire de l’école, en terminant quatrième aux championnats nationaux en 2011. Lorsque l'opportunité de retourner au sein de mon alma mater s'est présentée en 2012, c'était quelque chose que je ne pouvais pas laisser passer !

2. Qui sont les gens qui vous ont le plus influencé en tant qu'entraîneur?

Je pense que Mike Rao, mon entraîneur au lycée, (qui est à présent entraîneur-chef de l’équipe féminine de l’Université Brock), a eu l’influence la plus marquante sur moi, particulièrement lorsque j’étais jeune. Il m'a appris qu'il est difficile de réussir - qu'il faut travailler et faire des sacrifices pour obtenir ce que l'on souhaite. Tout ça, ce sont des leçons que j'utilise encore aujourd'hui, et que je souhaite transmettre aux joueurs de notre programme.

L’entraîneur Dan Vanhooren a façonné mon style d’entraînement et ma carrière de manière très positive. Nous avons développé un lien très fort au fil des ans, et il a su me montrer des aspects du jeu que je n’étais pas capable de voir quand j'ai commencé à entraîner ; comment montrer que vous vous souciez des joueurs de votre programme, comment préparer les étudiants-athlètes à la vie après le basketball, et comment hiérarchiser votre temps de manière efficace.

Wayne Thomas, une légende de l’entraînement à Calgary, m’a montré comment créer du lien autour des détails spécifiques du jeu, au jour le jour, pour les joueurs. Steve Baur (entraîneur adjoint, équipe nationale senior féminine) me met constamment au défi de voir le basketball et l’entraînement au quotidien sous un nouvel angle. Dan Pearson (entraîneur adjoint, Université de Calgary) m'a poussé à transformer mes pensées sur le jeu en action. Et enfin, l'entraîneur Fabian McKenzie, qui est l'un des meilleurs dans son domaine, me pousse constamment à donner le meilleur de moi-même pour l’UCB.

3. Comment décririez-vous votre style d’entraînement?

J'aime à penser que je suis exigeant, et que j’ai la capacité d’analyser les étudiants-athlètes. Notre programme repose d'abord sur le caractère, donc nous travaillons sur ça tous les jours, comme sur toutes les autres compétences. Avec cela comme base de travail, on peut déterminer rapidement qui peut faire l’affaire, et qui pourra être capable de maintenir l’excellence au sein de ce que nous essayons d’accomplir.

4. Quel entraîneur admirez-vous le plus et pourquoi?

Mes entraîneurs préférés sont Tony Bennett et Steve Kerr. L'entraîneur Bennett pour sa capacité à tirer le meilleur de ses joueurs, et pour le style de jeu qu'il utilise pour réussir dans la NCAA. Steve Kerr pour sa capacité à s’identifier avec ses joueurs, tout en tirant le meilleur parti des talents mis à sa disposition, et en permettant à ses équipes de travailler de manière cohérente.

La référence en matière d’entraînement au Canada, c’était et c’est toujours Dave Smart . Ce qu’il a réussi à accomplir à Carleton a mis la barre à un niveau que je suis convaincu que personne n’atteindra plus jamais.

5. Quelle est la chose la plus inconventionnelle que vous ayez faite en tant qu'entraîneur?

 Je ne sais pas si ces choses peuvent être qualifiées d’inconventionelles ou non, car elles ont bien fonctionné pour notre programme à l'époque, mais il y a eu une saison au cours de laquelle j'ai changé et fait tourner plusieurs fois mon cinq majeur pour une série de quelques matchs, et cette année, nous avons embauché une entraîneure assistante féminine.

6. Quel est votre plus grand moment ou votre plus belle réussite en tant qu’entraîneur?

En premier lieu, avoir été capable de devenir l’entraîneur-chef de mon alma mater a été un accomplissement incroyable pour moi. C’était quelque chose que j’ai toujours voulu faire, et un lieu pour lequel j’ai beaucoup de passion. Avoir pu remporter un titre SUA pour l’UCB, est une chose dont je me souviendrai toujours.

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Deuxièmement, remporter le championnat national avec les Dinos de l'Université de Calgary a été fantastique. C’était une équipe dont presque personne ne pensait qu’elle pouvait gagner ; et pourtant, ce groupe avait quelque chose de special qui les liait, une cohésion et une éthique de travail qui seront difficiles à égaler au cours de ma carrière.

7. Quel est le meilleur conseil que vous pouvez donner à un athlète ou à ses parents?

Les deux choses que je martèle sans cesse aux jeunes étudiants / aux jeunes athlètes, sont la patience et la persévérance. La probabilité pour vous d’entrer dans un bon programme et de devenir aussitôt une étoile de niveau U SPORTS est assez faible. Les meilleures équipes sont, pour la plupart, pleines de joueurs vétérans qui ont beaucoup de force et d’expérience. Les jeunes étudiants-athlètes doivent savoir faire preuve de patience pour développer leur force, leur confiance en eux, et leur prise de conscience, tout en rencontrant le succès sur et en dehors du terrain.

La persévérance découle de l'expérience U SPORTS - pour la plupart des étudiants-athlètes, le premier mois équivaut à une nouvelle école, un nouvel entraîneur, un nouveau régime alimentaire, un nouveau lit, de nouveaux professeurs, et essayer de s'adapter à ce premier mois peut parfois s’avérer difficile. Mais si vous parvenez à survivre à tout cela, et que vous réussissez à passer vos examens du premier semestre, alors votre carrière sera bien partie !

8. Comment avez-vous changé en tant qu'entraîneur au fil du temps. Quels principes / Quelles valeurs sont restés identiques?

J'ai essayé d’avoir une plus grande patience et d'améliorer ma communication au fil du temps. Comme la plupart des entraîneurs, je suis compétitif, et par le passé, j'ai eu parfois trop tendance à attendre des résultats trop rapidement. De plus, souvent je comprenais moi-même ce que je disais et ce que je voulais que l'équipe fasse, mais les joueurs n’arrivaient pas à suivre, donc j’ai essayé de changer mon approche pédagogique, et de m'assurer d'être très clair dans mes instructions.

Je pense qu'au coeur de tout, la recherche incessante du succès auprès de la famille, de l'école et du basketball, a toujours constitué la philosophie de base de toutes les équipes que j'ai entraînées.

9. Qu’aimez-vous faire lorsque vous n'êtes pas en train d’entraîner?

J'aime vraiment être actif physiquement. J'aime soulever des poids, pratiquer le yoga chaud, et faire de la randonnée avec mes deux chiens. Je fais de mon mieux pour prendre soin de moi afin de pouvoir continuer à avoir plein d’énergie pour mon équipe jour après jour durant la saison.

10. Quelle est la chose la plus embarrassante qui vous soit arrivée en tant qu’entraîneur?

Lors de ma troisième saison à l’Université du Cape-Breton, nous étions en train de jouer un match télévisé régional contre Acadia.

Pendant notre réunion d’équipe avant le début du troisième quart-temps, je me suis agenouillé pour parler à l'équipe, et mon pantalon de costume s'est déchiré de la taille jusqu’à l'arrière du mollet droit ! J'étais tellement paniqué que je n'ai pas demandé de temps mort lors d'une attaque offensive d'Acadia et j'ai, à tort, rouspété un de mes assistants qui était allé me chercher une paire de pantalons de jogging. J’ai pu les enfiler par-dessus mon pantalon de costume déchiré et continuer d’entraîner pour le reste du match. Seuls quelques-uns de mes amis présents dans le public m'ont envoyé des messages textes après le match, et m'ont posé des questions sur mes «problèmes de garde-robe».