Athlétisme Féminin Nouvelles

En cette année remplie de défis pour le sport universitaire canadien, les femmes ont eu une opportunité de briller.

Au cours des 12 derniers mois, l’édition inaugurale du Programme d’apprentissage des femmes entraîneures U SPORTS a offert l’opportunité à des étudiantes diplômées au cours des dix dernières années, dont un certain nombre finissait tout juste leur carrière sportive, de lancer leurs carrières d’entraîneures.

« Ça m’a vraiment poussée à ne pas vouloir rester dans ma zone de confort », confie Sarah-Kim Bergeron, apprentie entraîneure du programme de soccer féminin des Gaiters de Bishop’s, qui avait remporté le Prix du service communautaire 2017 lors de son unique saison au sein de l’équipe. « Ça m’a poussée à revoir mes relations, ma façon d’apprendre, ma façon d’entraîner et à me dépasser pour être meilleure ».

Cette opportunité de développement destinée aux jeunes femmes permet également de combler un vide considérable dans ce milieu. Financé par Sport Canada lors de son édition inaugurale, ce nouveau programme a pour objectif d’accroître le nombre de femmes occupant un poste d’entraîneure au sein des universités canadiennes, principale source d’emploi des entraîneurs du pays, à l’heure actuelle majoritairement dominée par des hommes.

Dans cette optique, 18 apprenties entraîneures ont eu accès à cette plateforme au cours de la saison 2020-21, afin de se positionner en tant que modèle, personne de confiance et référence à qui s’adresser pour les étudiantes-athlètes identifiant comme femmes dans le cadre de leur développement.

Charlotte Sider, membre de la première équipe des étoiles canadiennes U SPORTS, joueuse de l’année des SUO Est et star nationale de beach volley ayant porté les couleurs des Varsity Blues de Toronto pendant cinq saisons (2010-15), a, la saison dernière, rejoint Kristine Drakich, auprès de qui elle avait évolué en tant que joueuse et décroché un titre de conférence lors de sa dernière saison et qui est alors devenue son mentor.

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« Elle a une vision des domaines dans lesquels il faut s’imposer en tant que femme entraîneure. Elle s’affirme d’autant plus dans ces domaines où résident des écarts et qu’il peut s’avérer difficile de naviguer en tant que femmes », explique Charlotte Sider sur Kristine Drakich. « Le simple fait d’avoir quelqu’un à vos côtés pour vous donner un coup de pouce vous aide à identifier les domaines dans lesquels il est important de s’imposer… Cette responsabilisation est cruciale ».

Renée Gauvin, apprentie avec le programme de soccer féminin des Aigles Bleues de Moncton et ayant joué pour cette équipe de 2014 à 2018, est consciente de l’impact que peut avoir l’absence de modèle féminin pour les jeunes filles souhaitant s’engager dans le sport. Originaire de Moncton, elle a également travaillé à Soccer New Brunswick et n’a elle-même eu que deux entraîneures féminines sur les plus de 30 entraîneurs l’ayant accompagnée sur le terrain au cours de sa vie.

L’espoir d’offrir une expérience différente à la nouvelle génération, aussi bien sur le campus que localement, l’a motivée à participer au programme.

« Nous commençons à voir de plus en plus de femmes endosser des postes d’entraîneures dans le sport de haut niveau, les joueuses peuvent donc se sentir mieux représentées . Je pense que ce n’est pas uniquement important pour les athlètes féminines, mais aussi pour la communauté. Pour les jeunes joueuses, avoir ces mentors dont s’inspirer est la première étape vers un véritable changement ».

Renée Gauvin

Suite à l’annulation des rencontres de conférence et championnats nationaux cette année en raison de la pandémie de COVID-19 et compte tenu des possibilités limitées autour de la stratégie de jeu, le programme a testé les apprenties entraîneures sur leur créativité et capacité à s’adapter pour avoir un impact dans de nouvelles situations.Renee_Gauvin.JPG (1.23 MB)

Certaines ont eu l’opportunité de donner des instructions, partager leurs retours et se charger du développement des compétences lors de séances d’entraînement ou rencontres amicales, lorsque les restrictions furent levées dans certaines provinces. D’autres se sont davantage concentrées sur le maintien de la motivation des étudiants-athlètes en proposant des séances de sport virtuelles, en engageant l’équipe dans d’autres activités en ligne, ou encore en supervisant d’autres sujets clés aux côtés de l’équipe d’entraîneurs, tels que le recrutement, le repérage de talents, le tutorat académique et les programmes externes auprès des jeunes de leurs communautés.

En dépit des obstacles surmontés, le programme a laissé la trace souhaitée sur la nation. Avec 46 candidatures reçues pour sa seconde édition débutant le 1er avril, le niveau d’intérêt envers le programme a presque doublé, culminant lors de l’annonce de la prochaine promotion des 18 apprenties sélectionnées lors de la Journée internationale de la Femme plus tôt ce mois-ci.

Menée par deux anciennes lauréates de prix nationaux, Shanice Marcelle de York (volleyball féminin) et Ciera Disipio du Cap Breton (soccer féminin), le Programme d’apprentissage des femmes entraîneures U SPORTS espère continuer d’inspirer les jeunes filles à poursuivre leurs rêves.

« Courir a pendant longtemps été toute ma vie et je suis vraiment super passionnée par ce sport, qui m’a tellement apporté au fil des années et a fait de moi la personne que je suis aujourd’hui », confie Kala Stone, qui a évolué en tant qu’apprentie avec les équipes d’athlétisme et cross-country des Vikes de Victoria, aux côtés de l’olympienne et entraîneure en chef des Vikes, Hilary Stellingwerff. « Si je peux redonner ne serait-ce qu’un petit peu à ce sport, un petit peu de ce qu’il a pu m’apporter, je serais vraiment heureuse de transmettre cette passion à mes athlètes ».