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Il y a deux ans, Catherine Traer a bouleversé la communauté d’Ottawa en prenant l’une des décisions les plus audacieuses qu’une joueuse de basketball puisse prendre dans la capitale nationale.

La vétérane de cinquième année a transféré à l’Université Carleton pour jouer avec les Ravens et compléter sa maîtrise après avoir obtenu son baccalauréat à l’Université d’Ottawa. Ce qui était renversant c’est que la famille Traer au grand complet est légendaire pour avoir toujours eu le gris et grenat des Gee-Gees d’Ottawa dans la peau… autant, en tout cas, que quiconque dans l’histoire de l’université.

C’est là que j’ai grandi, que j’ai rampé en m’amusant avec un ballon de basketball lorsque j’étais toute petite parce que mon père était toujours autour de l’équipe. Mais Carleton m’a tellement bien acceptée, tellement bien accueillie.

« C’était bizarre, au début, ça l’est encore parfois, » admet Traer, native de Chelsea, au Québec. « C’est là que j’ai grandi, que j’ai rampé en m’amusant avec un ballon de basketball lorsque j’étais toute petite parce que mon père était toujours autour de l’équipe. Mais Carleton m’a tellement bien acceptée, tellement bien accueillie. »

Le père de Traer a évolué avec les Gee-Gees dans les années 1970, est devenu entraîneur adjoint la décennie suivante et, comme ancien, est toujours resté impliqué dans les collectes de fonds pour le programme de basketball masculin. Sa mère, Francine, a enseigné à la faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa pendant 30 ans et son frère, Zach, est non seulement un ancien Gee-Gee lui aussi, mais également l’analyste de l’équipe des hommes. De dire que la famille Traer a la fierté des Gee-Gees dans le sang serait un véritable euphémisme.  

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Catherine Traer n’a pas évolué pour les Gee-Gees dans sa troisième et dernière année à l’université d’Ottawa lui donnant, par conséquent, son admissibilité à jouer pour les Ravens pendant deux ans. En dépit de ce transfert vers la grande rivale à l’autre extrémité de la ville, sa famille a totalement soutenu et accepté la transition.

« Pour être bien franc, ce ne fut pas si difficile que ça, » dit Zach Traer qui a fait partie des Gee-Gees de 2013 à 2016. « Ma sœur a donné tout ce qu’elle avait au gris et grenat et je sais que, pour son avenir, elle a pris la meilleure et la plus sage des décisions en allant à Carleton. »

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La décision de Catherine de transférer à Carleton a été fructueuse non seulement pour ses objectifs universitaires, mais également pour sa carrière en basketball. À l’extérieur du terrain, elle a eu la chance de voyager à Johannesburg en Afrique du Sud pour y compléter un cours de trois semaines à l’étranger. Elle a aussi, à deux reprises, représenté le Canada-Québec aux Jeux de la francophonie, plus récemment en 2017, à Abidjan, sur la Côte d’Ivoire, et représenté son pays pour la deuxième fois au sein de l’équipe féminine de développement national qui a participé au tournoi de quatre nations pour les M24 à Tokyo, au Japon, et à l’Universiade d’été 2017 à Taipei en août dernier. De retour à la scène nationale, la saison dernière, la candidate à la maîtrise en sciences politiques a ajouté une médaille de bronze U SPORTS (avec les Ravens) à sa liste d’accolades.

Catherine a toujours été reconnue comme une excellente joueuse de basket.  Elle est sous-estimée en défense et distribue très bien le ballon en attaque — un ajout très apprécié à un noyau d’équipe déjà solide en 2016. 

Taffe Charles - ’entraîneur-chef des Ravens

« J’ai eu la chance de tomber sur un groupe de filles qui étaient tricotées vraiment serré... la base était là avant que j’arrive, » d’expliquer Catherine. « Je n’ai rien changé. Tout était en place et c’était un peu comme si elles m’attendaient. Elles avaient eu quelques années difficiles où elles étaient jeunes et manquaient d’expérience ; c’était difficile de faire face à des vétérans, mais, l’an dernier, Carleton avait plusieurs joueuses de troisième et de quatrième année. C’est là où les choses se sont mises à se développer, à progresser. »

« Catherine a toujours été reconnue comme une excellente joueuse de basket, » ajoute l’entraîneur-chef des Ravens, Taffe Charles. « Elle est sous-estimée en défense et distribue très bien le ballon en attaque — un ajout très apprécié à un noyau d’équipe déjà solide en 2016. »

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Pour ce qui est de son père, Rick Traer a accumulé des connaissances en basketball depuis des décennies. L’ancien joueur et entraîneur des Gee-Gees a agi à titre de directeur général de Basketball Canada (1989-97), de président de la FIBA – les Amériques (2000-06), de vice- président de l’Association des confédérations sportives pan américaines (2003-07) ainsi que comme membre de l’Association olympique canadienne (1993-97). Il est actuellement PDG de l’Alliance canadienne du tourisme sportif.

Je me sens plutôt double citoyenne de la ville d’Ottawa — je peux être à la fois une Raven et une Gee-Gee. 

« L’équipe des femmes est amusante à regarder et, à ce jour, elles ont connu une saison formidable et sont à la tête du pays dans diverses catégories défensives, » dit Rick, en pensant à la fiche de 18-0 des Ravens, actuellement deuxièmes au pays alors qu’elles se préparent à la Classique de la capitale en basketball contre les Gee-Gees au Centre Canadian Tire, vendredi soir. « L’équipe a une attaque bien équilibrée et de la profondeur à souhait avec diverses joueuses qui se démarquent régulièrement, compliquant la tâche pour l’adversaire de cibler une ou deux joueuses individuelles... Mes allégeances seront avec les Ravens dans le match des femmes et avec les Gee-Gees dans le match des hommes. Ça cadre bien avec ma double personnalité. »

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Il est fascinant d’observer comment la famille Traer a bien composé avec la transition d’avoir à appuyer leurs rivales locales — le tout pour leur fille et sœur. Carleton connaissant actuellement la meilleure saison de son histoire, la Classique de la capitale au basketball viendra contribuer un nouveau chapitre à la rivalité alors que, invaincues, les Ravens chercheront à réclamer la suprématie du basketball universitaire à Ottawa — même s’il s’agit de vaincre l’équipe de l’enfance de Catherine. 

« Aujourd’hui, ça ne me semble plus aussi bizarre, » dit-elle. « Je me sens plutôt double citoyenne de la ville d’Ottawa — je peux être à la fois une Raven et une Gee-Gee. »


Ronny_Musiketele.png (591 KB)Ronny Musikitele est un étudiant en communication et en médias à l'Université Carleton. Sa carrière l’a amené à rédiger pour BasketballBuzz Magazine, Canada Basketball, la Nike Crown League et plus encore. Ronny croit que le basketball peut changer le monde. Il espère utiliser ses articles pour inspirer les autres et mettre les feux sur le basketball U SPORTS.