Basketball Féminin Nouvelles

Nous sommes à la mi-temps du match de basketball masculin des Reds du Nouveau-Brunswick (UNB) et un groupe d’athlètes universitaires défile dans le gymnase, se dirigeant vers une rangée de chaises.

Derrière le siège de chaque joueur, se dresse un partenaire qui participera au match de collecte de fonds de la campagne « Lancez pour la guérison » 2017-18 de l’UNB, ainsi qu’à la coupe de cheveux, y compris la joueuse de basketball Krystal Osburn. Osburn gagne son siège et quelques minutes plus tard, ses cheveux qui jusque là effleuraient sa taille atteignent maintenant ses épaules, grâce à sa maman et à une paire de ciseaux.

Bien que tous les athlètes qui se font couper les cheveux ont leur propre histoire à raconter, celle de Osburn a une signification personnelle particulière cette année. À peine quelques mois plus tôt, sa mère a reçu un diagnostic de cancer du sein. Étant à l’extérieur pour ses études, Osburn n’avait pas eu la chance de réconforter et de soutenir sa famille autant qu’elle l’aurait voulu.  

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La coupe de cheveux, ce jour-là sur le plancher de l’UNB, était la façon d’Osburn de démontrer son soutien pour sa mère dans sa bataille en cours — une bataille qui perdure à ce jour.

« Je voulais, à ma manière, lui redonner ce que je n’avais pu partager du choc initial de ce que nous vivions comme famille. »

Krystal Osburn

Tout au long de la saison dernière, la mère d’Osburn subissait deux interventions chirurgicales pour le cancer d’un sein. Les traitements de chimiothérapie et de radiothérapie qui ont suivi ont causé la perte de ses cheveux, lesquels Osburn a regardé sa tante raser pour mettre fin à leur chute incessante.   

« C’était douloureux de la voir traverser une telle épreuve et d’être impuissante à faire davantage que de tout simplement être là pour la soutenir, » dit Osburn. Ce fut probablement l’épreuve la plus difficile que j’aie eu à vivre en mes 20 ans de vie. »

Depuis, le lien d’Osburn avec l’initiative « Lancez pour la guérison » a changé.

« Après avoir vu quelqu’un d’aussi proche perdre ses cheveux, (la voir) s’acheter une perruque, et l’écouter me raconter combien il lui était pénible de se regarder dans le miroir et voir les cheveux d’une autre sur sa tête... ça prend une tout autre dimension, » dit Osburn. Si je peux aider une autre personne de la façon dont j’aide ma mère — par mon soutien — je veux bien couper mes cheveux, aussi courts qu’il le faudra... faire un don, couper mes cheveux, le tout contribue à une cause tellement plus importante — tellement de personnes ont été affectées (par le cancer) autrement plus que moi. »

Son histoire en est une parmi tant d’autres que racontent un grand nombre de personnes, à travers le Canada, qui contribuent chaque année au succès de la campagne « Lancez pour la guérison » U SPORTS. L’initiative en est à sa 12e saison ; la campagne de collecte de fonds du basketball féminin continue de ramasser de l’argent pour la Société canadienne du cancer et autres œuvres caritatives d’un bout à l’autre du pays, visant particulièrement la recherche sur le cancer du sein, le traitement, et le soutien à ses victimes. 

À l’origine une idée de Rod Gilpin, qui a longtemps dirigé la formation féminine de Bishop’s et qui est actuellement entraîneur de l’équipe masculine, la campagne implique aujourd’hui les 47 programmes de basketball féminin U SPORTS à travers le Canada – et plusieurs autres sports, incluant des programmes masculins. À ce jour, cette initiative a récolté au-delà de 1,25 million $.

Au cœur de l’initiative se trouve une histoire qui ressemble de près à celle d’Osburn. Lorsque deux entraîneuses U SPORTS, incluant l’ancienne entraîneuse-chef de l’Université de Victoria, Kathy Shields, ont reçu un diagnostic de cancer du sein, aux environs de 2007, l’idée de rassembler les collectes de fonds des divers programmes a germé. Peu de temps avant, Shields en était à sa 23e année comme entraîneuse de basketball lorsqu’elle s’est vue forcée de prendre sa retraite après avoir reçu son diagnostic.

Aujourd’hui, elle est l’un des piliers de « Lancez pour la guérison ».

« Si vous m’aviez dit, il y a 20 ans, que nous allions collecter (au-delà de) 1 million de dollars... j’aurais eu peine à le croire. »

Kathy Shields

Shields explique aussi que le double caractère du programme, c’est-à-dire celui d’éduquer et d’amasser des fonds, en font une initiative unique à laquelle participer.

« Bien des gens ont de la difficulté avec le fait que nous n’avons toujours pas trouvé le remède, la solution, alors je pense que non seulement nous éduquons le public, nos partisans, et nos étudiants, mais nous amassons aussi les fonds qui permettront de poursuivre les recherches pour y arriver. »

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L’entraîneur-chef du basketball féminin à l’UNB et gérant de projet de « Lancez pour la guérison », Jeff Speedy, fait partie de la campagne depuis ses débuts. Il l’a vue progresser d’une poignée d’établissements à un programme national et, aujourd’hui, il voit même d’anciens joueurs étendre le soutien dans leurs propres communautés.  

« C’est beaucoup plus que simplement l’argent que nous amassons, » dit Speedy. « C’est tout ce qui entoure ce projet et nous espérons qu’un grand nombre de nos étudiants-athlètes sont émus par les témoignages qu’ils entendent. »

L’impact de la créativité continue et de l’enthousiasme avec lequel les établissements se lancent dans la collecte de fonds est en constante croissance. Qu’il s’agisse de deviner le nombre de grains de café dans un pot ou de ventes de pâtisseries, les équipes d’une extrémité du pays à l’autre intensifient chaque année leurs collectes de fonds — des exemples tels que celui d’Osburn qui, elle, a choisi de couper ses cheveux.  

Il sera intéressant de voir jusqu’où iront les équipes féminines de basketball U SPORTS pour intensifier leurs collectes au cours des saisons à venir. Que ce soit des uniformes roses, des ventes de pâtisseries ou autres, il semble qu’aussi longtemps qu’il y aura des programmes de basketball, il y aura « Lancez pour la guérison » et, espérons-le, le plus grand message qu’espère livrer cette initiative.  

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« Comme entraîneur, j’ai remporté des championnats de ligue et quelques championnats nationaux, j’ai également perdu dans les finales de certains championnats nationaux. Toutes ces belles victoires que j’ai savourées, je les sacrifierais volontiers sur-le-champ si on pouvait m’assurer que jamais ma fille, ma conjointe, les filles de mon meilleur ami n’auraient à se battre contre un cancer du sein, » dit Speedy. « Souhaitons que les jeunes femmes à travers le pays réalisent que, oui, le sport est important, mais toutes ces autres choses le sont encore plus. »

Pour ce qui est d’Osburn, elle espère être en tête de son équipe de l’UNB au chapitre de la collecte de fonds pour « Lancez pour la guérison » cette année — perdurant ainsi dans son soutien de sa mère d’une des meilleures façons qu’elle connaisse.

« Je veux être la personne qui amassera le plus d’argent ou, en tout cas, être impliquée à fond pour montrer à tout le monde l’importance réelle de cette cause qui me tient tant à cœur. »


Lucy_Fox.png (913 KB)Lucy est étudiante de cinquième année au baccalauréat en études des médias de l'Université de la Colombie-Britannique. Auparavant, elle était stagiaire en communication avec les Whitecaps de Vancouver et la responsable des médias sociaux pour la classique Pat Quinn, un tournoi de hockey local à Vancouver. Depuis 2017, elle est la rédactrice des sports du journal du campus, The Ubyssey, et a été laureate du prix de l’article de l’année 2017-2018 présenté par le Globe and Mail.