Basketball Féminin Nouvelles

U SPORTS s’entretiendra avec un athlète, un entraîneur, et un membre du personnel clés de chacun de ses programmes sportifs dans le cadre de notre série d’entrevues « Faites connaissance avec… ».

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  • Nom : Cheryl Jean-Paul
  • École : Trinity Western
  • Sport : Basketball féminin
  • Position : Entraîneuse-chef
  • Ancienneté : 8 ans
  • École / poste précédent : Entraîneuse adjointe, U. du Manitoba (2005-07), Entraîneuse-chef Collège Red River (2007-10)
  • Ville natale : Winnipeg, Man.

1. Comment en êtes vous venue à entraîner pour la première fois ? Quel a été votre parcours jusqu’à ce poste d'entraîneuse-chef à Trinity Western ?

J’ai commencé à aider au sein de l’équipe de club de ma sœur cadette alors que j’étais une athlète universitaire. L’équipe était composée d’élèves du primaire et l’entraîneur était un parent qui appréciait mes connaissances du jeu et le fait que je pouvais servir de modèle aux jeunes filles. C’était très satisfaisant de voir quelqu’un qui, au départ, était incapable de dribbler un ballon évoluer jusqu’à compléter un tir en foulée et développer une meilleure compréhension du jeu. J’ai commencé à entraîner des équipes club et régionales au printemps et au cours de l’été puis, une fois arrivée à l’université, j’ai commencé à entraîner au niveau secondaire. Depuis cette période, j’entraîne 11-12 mois par année et ce depuis plus de 17 ans.  

Mon expérience universitaire a vraiment stimulé mon intérêt pour le coaching à titre de carrière, ce qui m’a propulsée vers des occasions auprès de l’équipe provinciale du Manitoba et vers un poste comme entraîneuse-chef au niveau collégial à Winnipeg. Ayant joué au Manitoba, j’espérais vraiment accéder à un poste d’entraîneuse-chef dans l’Ouest canadien et Trinity Western m’offrait l’unique chance de combiner mon amour du basketball à ma foi, à mes croyances. 

2. Qui sont les gens qui vous ont le plus influencée en tant qu'entraîneuse ?

Chaque personne qui m’a entraînée ou dirigée de quelque façon que ce soit a influencé l’individu que je suis aujourd’hui comme entraîneuse. Et ce n’est pas uniquement grâce aux belles expériences que j’ai partagées avec eux. J’ai vite réalisé que chaque personne que tu rencontres a quelque chose à t’apprendre, à te faire reconnaître en toi-même, ou à t’aider à comprendre la conséquence d’un geste, d’une action particulière. C’est à toi qu’il appartient d’accumuler ces connaissances, de les appliquer au bon moment et, le cas échéant, d’apprendre de tes erreurs.  

3. Comment décririez-vous votre style de coaching ?

Un travail en cours. La façon dont je me décris n’est vraiment pas importante puisque chaque athlète aura une perspective différente, selon son propre vécu, son expérience au sein de notre programme et ses antécédents. Celles dont j’ai réussi à gagner la confiance décriront probablement les hautes exigences et attentes de notre programme, l’aspect académique, la culture de l’équipe ; les comportements sur et à l’extérieur du terrain sont tout aussi importants, sinon plus importants, que ce qui puisse se produire sur le jeu.

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Pour plusieurs, ceci peut s’avérer tout un défi, mais très gratifiant une fois qu’ils savent se protéger eux-mêmes, exprimer leurs propres points de vue et atteindre de hauts sommets et objectifs grâce à la confiance dans le travail qu’ils ont accompli. Jouer au basketball n’est pas nécessairement une occupation à long terme pour des athlètes universitaires puisque la plupart ne poursuivront pas cette activité à titre de carrière. Par contre, les habiletés apprises qu’ils transfèreront à leurs futures expériences dans le milieu du travail ou dans leurs relations peuvent aider à définir qui ils seront pour le reste de leur vie. 

 4. Quel entraîneur admirez-vous le plus, et pourquoi ?

J’admire l’organisation des Spurs de San Antonio, non seulement pour leur coaching, mais pour la culture qu’ils ont créée. L’entraîneur, Greg Popovich, permet au produit de parler de lui-même et ne cherche jamais à exagérer. Les gens dont ils s’entourent dans leur cercle d’entraîneurs et dans leur liste de joueurs sont généralement des gens solides qui enrichissent le programme.

Becky Hammon fait, de toute évidence, partie de ceux-ci – elle a fait de grandes choses pour les coachs féminins sans faire grand état d’être elle-même une entraîneuse féminine. Elle adore le sport et ne veut qu’entraîner des joueurs de basketball.

5. Quelle est la chose la moins conventionnelle que vous ayez faite en tant qu'entraîneuse ?

Je suis plutôt prévisible et rationnelle, mais les athlètes doivent apprendre à « raconter une histoire » lorsqu’elles sont en voyage avec moi. Je trouve que la génération actuelle a perdu le tour de simplement raconter une bonne histoire, les médias sociaux leur ayant volé la vedette à ce chapitre.

Alors, typiquement, les téléphones doivent être rangés et nous racontons des histoires, par exemple, la première fois que tu t’es battue physiquement, ou la plus mauvaise nourriture à laquelle tu as déjà goûté. J’adore les regarder interagir entre elles au cours de la saison lorsqu’elles ne réalisent même pas que leurs téléphones ont été rangés pour un certain temps et qu’en fin de compte, elles n’ont rien manqué.

6. Quel est votre plus grand moment ou votre plus belle réussite en tant qu’entraîneuse ?

Je ne crois pas qu’il s’agisse d’un moment particulier, mais bien du cheminement à travers des centaines de moments que notre programme a vécus au cours des huit dernières années. Nous sommes parties d’une équipe dont la fiche était de 3-21 en 2010-11 pour progresser à quelques points près de nous qualifier pour les nationaux à 16-4 l’an dernier. Cela témoigne de beaucoup de sang, de sueur et de larmes (surtout les miennes, il va sans dire !).

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Je suis tellement reconnaissante aux premières générations d’étudiantes-athlètes du basketball féminin des Spartans qui ont cru que cela pourrait se produire et qui servent aujourd’hui de mentores à nos athlètes, les aidant à réaliser ce qui était autrefois inatteignable. Tous les prix et honneurs individuels ne sont qu’un reflet de leur persévérance et du temps qu’elles ont consacré à bâtir et à établir la base de ce qui nous stimule à travailler aussi fort aujourd’hui. Mais je dirais que les « premières fois » ont été spéciales : la première fois que nous avons vaincu une certaine équipe ou un entraîneur particulier, la première victoire dans un gymnase particulièrement difficile, première fois que nous nous sommes qualifiées pour les éliminatoires, première fois que nous nous sommes rendues en quart de finale, que nous avons remporté une série de matchs et accueilli un match pour la médaille Canada Ouest. Espérons qu’il y en aura moult autres.    

7. Quel est le meilleur conseil que vous puissiez donner à un athlète ou à ses parents ?

Le processus est important pour atteindre son objectif et le travail n’est ni rapide ni facile. Il faut prendre le temps nécessaire pour réussir à titre d’étudiant-athlète universitaire ; il est important de ne jamais perdre de vue son but ultime. La transition de l’école secondaire à l’université comporte de nombreux éléments de changement qui représentent tous des défis et il est indispensable de bâtir un climat de confiance avec ses coéquipières et le personnel entraîneur qui aideront à passer à travers ces premiers mois.

8. Comment avez-vous changé en tant qu’entraîneuse au fil du temps ? Quels principes sont restés les mêmes ?

J’ai récemment complété ma maîtrise en leadership et le processus de m’évaluer comme leader s’est avéré très intéressant. J’ai beaucoup appris des entraîneurs et mentors au cours des années et je cherche toujours à améliorer ma compréhension du jeu, mais mes valeurs fondamentales sont toujours demeurées les mêmes. Je crois que ma foi a structuré qui je suis comme entraîneuse, mais qu’il y a un coût à payer tout ce qui vaut la peine d’être poursuivi et que cela exige énormément de discipline, de concentration et d’intention. Je ne prends pas ce que je fais ni le rôle que j’assume dans la vie de mes athlètes à la légère. Je crois qu’il est important pour les étudiants-athlètes de ne pas tenir pour acquis les habiletés et les atouts qui leur ont été donnés, d’être reconnaissants envers ceux qui les ont aidés dans leur cheminement et de donner au suivant, de façon à ce que d’autres puissent profiter, à leur tour, des occasions exceptionnelles qui leur ont été données de vivre.

9. Qu’aimez-vous faire lorsque vous n’êtes pas en train de coacher ?

Je vous le ferai savoir lorsque je ne serai pas en train de coacher.

Mais, honnêtement, j’adore lire. Normalement, je lis trois livres à la fois — un roman de fiction que je peux lire en une seule séance, un autre livre de coaching ou de leadership que j’assimile et essaie de mettre en pratique et un autre qui est plus axé sur ma foi et mon développement spirituel ; ce dernier, donc, je le lis beaucoup plus lentement pour que je puisse bien saisir tout ce qu’il m’offre.

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J’aime aussi jouer du piano — je joue depuis que je suis toute petite, une activité qui — aussi longtemps que je me souvienne — a toujours soulagé mon stress. Ma mère savait toujours quel type de journée j’avais eue à l’école ; elle n’avait qu’à se baser sur l’intensité de la pièce que je choisissais d’interpréter. Je pouvais facilement mettre le pied dans la maison et me diriger directement vers le piano et commencer à jouer. S’il s’agissait de la « Romance sans paroles » de Mendelssohn, c’est que la journée avait été bonne, mais si je jouais la valse de Chopin, ils savaient me laisser mon espace.               

10. Quelle est la chose la plus gênante qui vous soit arrivée en tant qu’entraîneuse ?

Lorsque nous sommes allées au Japon et en Chine, l’automne dernier, j’ai oublié d’apporter des chaussures d’intérieur pour porter dans le gymnase lors de notre premier match alors j’ai dû porter des pantoufles tout au long du match. Elles ne me faisaient pas très bien alors je devais me traîner les pieds pour ne pas les perdre. Les athlètes étaient très amusées et avaient de la peine à me prendre au sérieux, surtout pendant les temps morts. Mais aujourd’hui, ça fait une histoire drôle à raconter.