Basketball Masculin Nouvelles

La perfection.

Pour certains, c'est facile. Pour d’autres ça représente un bien plus grand défi que de simplement tourner, pivoter et faire des feintes déjouer leurs adversaires.

Jermaine Small en est bien conscient.

Il a joué au basketball, a connu les hauts et les bas de ce sport auprès de mentors, et est motivé et émerveillé en tant qu'entraîneur. Il y a toujours une nouvelle intensité dans la vie de cet homme, qui continue de laisser sa marque de façon positive et durable auprès de beaucoup - sur le terrain comme en dehors.

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Pour connaître Small, il aura fallu l'accompagner tout au long de son parcours, en plus de comprendre son dévouement au basketball, ainsi que l'évaluation du talent et l’énormité de ses défis.

Small a fait bien du chemin depuis ses premières années à l'école publique Milne Valley à Toronto. Plus grand que tout le monde en sixième année, son meilleur ami lui a conseillé d'abandonner le soccer, qu'il aimait tant, et de se concentrer sur un sport qui avait été créé au Canada où il serait avantagé par sa taille.

Il s’est tourné vers le basketball à l’âge de 12 ans et Small n’a jamais regretté cette décision.

Évoluant pour l'Eastern High School of Commerce, Small a encore de pénibles souvenirs d’une défaite en finale du championnat de la Commission scolaire de Toronto en 2001. Son équipe avait perdu contre leurs rivaux de Oakwood Collegiate sur un tir de dernières secondes.

Peu de temps après avoir obtenu son diplôme secondaire, l'équipe de l'école a connu une lancée fulgurante, remportant des championnats de l'Ontario les uns après les autres. Après un an au Collège Vanier à Montréal, Small a pris la direction d’Houghton College, à Caneade dans l'État de New York, situé à environ trois heures de Toronto.

Le séjour aux États-Unis, selon certains, était lié à l’attention médiatique entourant la National Collegiate Athletic Association (NCAA), et ce, même si Houghton évoluait en troisième division. C’est une possibilité, mais Small est plutôt d’avis que la situation financière de sa mère monoparentale à l’époque ne lui permettait pas de fréquenter une université canadienne.

Plusieurs années plus tard, détenant un diplôme en éducation physique et aspirant à être professeur d'éducation physique et à la santé ainsi qu'entraîneur, Small est retourné à Toronto. Une situation familiale avait changé et son aide était nécessaire.

Toujours passionné par le basketball et après avoir offert deux ans de son temps pour diriger l'équipe junior à Eastern, en 2011, il a fait le saut comme entraîneur au niveau universitaire canadien.

En tant qu'entraîneur adjoint à l'Université Ryerson, Small a adoré l'expérience, même si ses trois années de travail se sont déroulées sans la moindre compensation. Un emploi dans une usine l’a aidé à payer les factures.

Small avait maintenant de l’expérience sur le terrain comme joueur et sur le banc comme entraîneur non rémunéré.

Ses relations lui ont permis de décrocher son premier poste d'entraîneur à temps plein pendant quatre ans comme adjoint avec l'Université Queen's de Kingston. Une expérience qui fut grandement bénéfique pour son parcours d'entraîneur, mais Small a franchi une étape importante en 2019 quand il s’est vu présenter une opportunité en or qu’il ne pouvait pas refuser.

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Cette année-là, Small assuma le poste d'entraîneur-chef et de directeur général des Stingers d'Edmonton. Small allait enfin connaître son premier grand moment à la tête d'une équipe de la ligue professionnelle canadienne.

« Ce que je n'aurais jamais imaginé se produire vient de se réaliser. Je le vis, j'utilise ce que j'ai appris pour aider les autres, et tout le monde en ressort gagnant, » a déclaré Small, récipiendaire du titre d'entraîneur de l'année dans la LECB

Bien que les Stingers allaient gagner neuf matchs consécutifs, pour finalement s’incliner en demi-finale de la Ligue élite canadienne de basketball, Small commençait à entendre des rumeurs de certaines personnes qui l'identifiaient comme un leader, un pionnier et un mentor à bien des égards.

Prêt à amorcer une quatrième année à la barre de l'équipe d'Edmonton pour la saison printemps / été de la LECB, après deux dernières années enrichissantes à titre de champions de la ligue, il réalise que la route qui l’y a mené a été ardue.

Les connaissances du sport de Small au niveau universitaire canadien ont aussi attiré l'attention de l'Université de Lethbridge où, en 2020, il a été choisi pour diriger le programme. Il serait le premier entraîneur-chef des Pronghorns issu d’une minorité visible.

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« Je suis passionné par ce sport, je l'adore ça et il n'y a rien de plus gratifiant que de voir de jeunes hommes recevoir une éducation de qualité, apprendre le basketball et avoir maintenant l'occasion d’évoluer professionnellement au Canada, »

Jermaine Small - Edmonton Stingers

Bien que le cirque médiatique de la NCAA l'ait peut-être emballé (quand il était joueur), Small a déclaré qu'il n'y avait rien de plus gratifiant que de recevoir une éducation auprès d’une université canadienne et de jouer au basketball professionnel dans le même pays.

Abandonnant la périphérie d'une conversation sur le basketball, Small est absorbé par le fait d'être un partisan de la relation entre U SPORTS et la LECB, une relation qu'il qualifie de mariage qui ne peut que se solidifier au fil du temps.

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« Écoutez, si un joueur du secondaire reçoit une offre de l’Université du Kansas, qu’il la saisisse. Cependant, je ne suis pas un grand amateur des écoles qui n'offrent pas de diplôme dans des domaines reconnus. Je ne suis pas un partisan des académies qui n'encouragent pas ou qui ne considèrent pas le basketball de U SPORTS comme une très bonne option, » a déclaré Small.

Les statistiques démontrent que, dans de nombreuses communautés, une saturation des académies au Canada a aussi nui à la qualité, à l’engouement et à la croissance du basketball au secondaire.

Pour Small, il est toujours important d'avoir un public réceptif, de laisser sa marque et d'établir une relation sans embrouilles.

« Je suis procanadien et je veux faire grandir le sport. U SPORTS est synonyme de stabilité et les écoles canadiennes offrent aussi un meilleur équilibre entre les études et l'athlétisme. Le talent est partout, mais les occasions n’y sont pas. Je suis en mesure de donner aux Canadiens l'occasion d'exceller en éducation et dans le basketball. »

Les diplômés du système universitaire canadien ont continué à jouer au basketball dans les meilleures ligues d'Europe, gagnent bien leur vie, acquièrent des expériences précieuses et ont un diplôme reconnu sur lequel ils peuvent compter à la fin de leur carrière. Beaucoup ont aussi fait en sorte que l'équipe nationale masculine senior du Canada tient tête aux pays du monde entier.

Respecté comme un homme plein aux plaisirs simples, et sans histoires sinueuses, Small est aussi rempli de plusieurs émotions.

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« J'ai joué pour l'entraîneur Small à Ryerson en tant qu'étudiant. J'ai beaucoup appris et je voulais profiter à nouveau de cette occasion. Les relations qu’on bâtit comptent beaucoup pour moi. Fréquenter une université canadienne a été la bonne option pour moi et je ne peux pas me plaindre. Maintenant, je joue (dans la LECB), je m'amuse et je reste en forme, c'est super, » a déclaré Jahmal Jones de Mississauga qui, après avoir obtenu son diplôme, a disputé sept saisons de basketball professionnel en Europe.

Jordan Baker a grandi à Edmonton et a joué au basketball avec l'Université de l'Alberta, en plus d’être sélectionné deux fois sein de l'équipe d'étoiles universitaire canadienne et trois fois au sein de l'équipe d'étoiles de l’Association Canada Ouest. Encore plus impressionnant, il a obtenu un baccalauréat en commerce suivi d'une maîtrise en sciences du coaching.

« C'est assez gratifiant de pouvoir aller à l'université à quelques pâtés de maisons de chez moi, d'obtenir une excellente éducation, de jouer au basket et de représenter ma ville natale dans la LECB, » a déclaré Baker, qui a ensuite évolué dans les rangs professionnels en Allemagne, au Portugal et au Japon.« Mes parents ont joué au basketball à l'Université de l'Alberta, ma mère y était entraîneure et m'a encouragé à rester au Canada et à faire des études de qualités. Ils avaient raison. »

Jordan Baker - Edmonton Stingers

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L’entraîneur Small et ses Stingers d’Edmonton, champions de la LECB, affronteront le club Cangrejeros de Porto Rico ainsi que le Real Estelí du Nicaragua, du 14 au 16 mars au Winsport Arena de Calgary dans le cadre de la Ligue des Champions des Amériques de basketball (LCAB). Il s’agira de la première fois que le Canada accueillera des rencontres de la meilleure ligue de basketball continentale des Amériques, composée de 12 équipes provenant de sept pays.


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David Grossman est journaliste et animateur sportif vétéran récipiendaire de plusieurs prix avec certains des plus grands médias canadiens, incluant le Toronto Star et SPORTSNET 590 THE FAN, ainsi qu’un professionnel des relations publiques depuis plus de 45 ans dans le domaine du sport canadien et des relations gouvernementales.