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Les classements du Top 10 U SPORTS subissent des changements significatifs cette saison.

Tous les sports collectifs, y compris le football, le hockey masculin, le rugby féminin, et le soccer hommes et femmes, avaient — jusqu’ici — établi leur Top 10 au moyen de votes de la part des entraîneurs ou des médias. Dorénavant, ces classements seront déterminés en fonction d’une approche statistique, dans le cas du soccer, rugby, volleyball et hockey masculin, et en combinant cette approche avec un panel médiatique de pondération égale au football.

Ce changement est effectué à la demande de l’organisme, dans le but de donner une meilleure visibilité, une plus grande cohérence et — somme toute — une plus grande crédibilité et objective au Top 10, tous sports confondus.   

Sans réponse claire et objective lorsqu’on nous demandait pourquoi une équipe avait été déplacée vers le haut ou vers le bas, pourquoi elle ne s’était pas classée dans le Top 10, U SPORTS avons colligé les règles et procédures pour chaque sport et étudié les diverses options de solutions objectives et basées sur les statistiques pour ces classements. 

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L’approche statistique qu’utilisera U SPORTS est basée sur le Système Elo Rating, originalement créé comme système d’évaluation au jeu d’échecs par Arpad Elo (et d’abord adopté par la United States Chess Federation en 1960), mais adaptée depuis pour plusieurs sports. Les présentes modifications, spécifiques au système des divers classements U SPORTS, ont été effectuées par Mario Kovacevic — ancien joueur de l’équipe masculine de soccer des Varsity Blues de l’Université de Toronto et entraîneur adjoint avec les Lions de York — qui élabore et dirige aujourd’hui une variété de systèmes d’évaluation pour U SPORTS et autres organismes sportifs par le biais de son entreprise RankR. Chaque système est modifié et modulé en fonction du sport particulier et intègre des données historiques de saisons précédentes pour aider dans la comparaison d’équipes qui ne s’affrontent normalement pas directement, telles que celles de diverses conférences. Kovacevic explique s’être intéressé à cette idée vers 2011-12, alors qu’il était toujours un étudiant-athlète.

Je me suis mis à jongler avec divers systèmes de classement. Et, à partir de ça, j’ai établi un système d’évaluation vraiment simple et l’ai envoyé à quelques-uns des entraîneurs qui ont été vraiment impressionnés. 

Mario Kovacevic

« Je jouais au soccer pour l’U de T, tout en complétant une maîtrise en génie et entre mes études et ma pratique du soccer, je m’intéressais aux classements, » dit Kovacevic. « Le processus’était très axé sur le vote et il était presque impossible d’aller au fond des choses et de te demander “d’accord, mais que doit faire notre équipe pour s’améliorer et surpasser l’équipe qui précède la nôtre ?” Et qui plus est, si tu ne faisais pas partie de ce Top 10, tu n’avais aucune idée si ton équipe était 40e au pays ou 11e au pays. Donc, je me suis mis à jongler avec divers systèmes de classement. Et, à partir de ça, j’ai établi un système d’évaluation vraiment simple et l’ai envoyé à quelques-uns des entraîneurs qui ont été vraiment impressionnés. »

Le projet s’est ensuite retrouvé sur les tablettes pendant quelques années, mais lorsque U SPORTS s’est mis à la recherche d’un système de classement basé davantage sur les statistiques, il a surgi de nouveau. Kovacevic dit qu’au sein du soccer masculin, plusieurs frustrations avaient été exprimées concernant le système des votes, autant au chapitre des résultats qu’il produisait que sur le temps que les entraîneurs devaient consacrer au vote lui-même et ensuite à la compilation des résultats. Il a ajouté que l’entraîneur des Lions de York, Carmine Isacco, a joué un rôle important dans le processus qui a éventuellement été adopté à plus grande échelle.  

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« Les Coach Keith et Carm se sont rappelé que j’avais ce projet qui dormait quelque part et Coach Carm a présenté l’idée au comité de soccer masculin qui l’a beaucoup aimée. »  

Mais de là à faire adopter le projet par plusieurs sports, il y avait un long processus à poursuivre. C’est ce qui a amené Kovacevic à impliquer des représentants et comités du Top 10 de divers sports, à redéfinir la formule pour chaque sport et à démontrer comment le tout se jouerait sur une base hebdomadaire.

« Au cours de la dernière année, je dirais, j’ai fait la preuve du concept et démontré ce qui serait arrivé la saison dernière si ce système d’évaluation avait été appliqué semaine après semaine. »

Il ne fait aucun doute dans mon esprit qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction, surtout que nous avons tellement peu de compétitions interconférences dans certains de nos sports qu’il est vraiment difficile de faire de telles comparaisons. Toutes les données objectives que nous pouvons utiliser ne feront, je pense, qu’ajouter à la pertinence et à la crédibilité des classements que nous établissons puisqu’elles seront aussi objectives qu’elles puissent l’être.

Ben Matchett

Et nombreux sont ceux qui sont d’avis que ces changements seront positifs. Ben Matchett, le directeur adjoint — opérations et communications, à l’Université de Calgary, prétend qu’il s’agit d’une démarche logique pour U SPORTS.

« Les choses évoluent ; nous l’avons constaté au sein de la NCAA qui a laissé tomber son système RPI pour son tournoi de basketball masculin, en faveur de son propre système métrique de classement, » dit Matchett. « Les outils d’analyse disponibles aujourd’hui sont considérablement supérieurs et, de certaines façons, beaucoup plus objectifs que les anciennes méthodes d’évaluation. »  

Matchett a souligné que cette démarche serait particulièrement avantageuse au niveau des comparaisons interconférences.

« Il ne fait aucun doute dans mon esprit qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction, surtout que nous avons tellement peu de compétitions interconférences dans certains de nos sports qu’il est vraiment difficile de faire de telles comparaisons. Toutes les données objectives que nous pouvons utiliser ne feront, je pense, qu’ajouter à la pertinence et à la crédibilité des classements que nous établissons puisqu’elles seront aussi objectives qu’elles puissent l’être. »

Matchett est d’avis que ces changements aideront à accroître la crédibilité du Top 10, et aideront les établissements à stimuler la conversation, les échanges au sujet des classements.

« L’objectif du Top 10, pour la plupart de nos sports, est de générer des commentaires, de l’intérêt, de la publicité, » ajoute-t-il. « Il est évident que nous voulons être les plus objectifs et honnêtes possible et tout ce que nous pouvons faire en ce sens ne peut qu’avancer la cause. À titre de directeur de l’information sportive, d’université, d’être en mesure de dire « Voici, de manière réaliste, où ce système de classement nous situe ; cela n’a rien à voir avec la fantaisie ou les caprices d’un entraîneur qui nous a vus jouer, nous de la conférence de l’Atlantique, lors d’un match il y a trois ans. » 

Il est convaincu que les classements jouent un rôle important au niveau de l’attention portée à diverses équipes.

Pour notre part, ce que nous apprécierons le plus sera d’avoir de l’information non seulement sur les équipes du Top 10, mais également sur les équipes en périphérie de ce Top 10, de savoir pourquoi elles n’en font pas partie et où elles se situent dans les classements au pays. 

Isabelle Leclaire -

« Les classements peuvent toujours devenir de la nouvelle pour nous, faire les manchettes sportives. Peut-être s’agit-il d’une équipe qui revient de loin et réussit à se classer dans le Top 10 pour la première fois en 10 ans ou quelque chose du genre. Ou, nous avons une équipe qui atteint le plus haut niveau qu’elle ait atteint en X nombre d’années, ou qui se classe No. 1 pour la 15e fois en 16 ans. Chaque fois que quelque chose du genre se produit, c’est de la nouvelle… Et l’occasion d’annoncer que vous êtes la 3e meilleure équipe au pays qui affronte la 7e équipe au pays risque fort de susciter de l’intérêt et n’est-ce pas précisément ce que nous essayons de faire ? »

Le hockey féminin est l’un des sports qui ne sont pas prêts à adopter le nouveau système statistique dans son entité, en raison du fait que ses classements Top 10 servent également au classement du championnat national. Ce qui veut dire que tout changement à cette procédure entraînerait l’obligation de modifier les règles de jeu officielles, une démarche qui exige une consultation avec le sous-comité technique du sport. Mais l’évaluation sera quand même effectuée pour le hockey féminin et adressée aux votants chaque semaine, dans le but de leur fournir les informations statistiques sur leur équipe qu’ils pourront consulter à leur gré. Le hockey féminin, ainsi que le basketball hommes et femmes, pour leur part, adopteront éventuellement ce système, normalisant le processus pour tous les programmes U SPORTS, les classements des sports individuels (natation, athlétisme et lutte) étant déjà calculés statistiquement par le passé.    

Isabelle Leclaire, entraîneuse-chef de l’équipe féminine de hockey des Carabins de Montréal, dit être sûre que le nouveau système sera bénéfique à son sport.

« Ça me semble positif parce que l’intention est d’améliorer le processus et de le rendre plus réaliste en ce qui concerne les véritables forces que nous retrouvons à travers le pays, » opine Leclaire, qui représente également le Top 10 U SPORTS. « Je crois qu’il s’agit d’une démarche positive pour nous au hockey féminin. »

Leclaire dit que l’un des problèmes avec le système actuel est la difficulté d’évaluer les équipes hors conférence.

« Le défi auquel nous faisons face est que nous disputons très peu de matchs interconférences et ne voyons pas assez de ces matchs ; qui plus est, personne n’est en possession des informations sur chacune de ces équipes ou n’a la possibilité de les consulter, de manière à pouvoir réellement évaluer laquelle est l’équipe la plus forte dans chaque division. Lorsque nous aurons enfin ces données objectives, ça ira beaucoup mieux, il me semble.”  

Leclaire ajoute qu’il sera également pratique de connaître le classement des équipes en dehors du Top 10.

« Pour notre part, ce que nous apprécierons le plus sera d’avoir de l’information non seulement sur les équipes du Top 10, mais également sur les équipes en périphérie de ce Top 10, de savoir pourquoi elles n’en font pas partie et où elles se situent dans les classements au pays. »  

Leclaire précise aussi que cette approche basée sur les statistiques s’avèrera un précieux atout à travers U SPORTS.

« Tous les sports ont leur propre réalité, mais dans l’ensemble, je crois que ce système sera bénéfique pour chacun d’entre eux. »  


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Andrew couvre les sports universitaires canadiens depuis 2005 dans des médias tels que le Queen's Journal, le CIS Blog et Yahoo Canada, où il a également été rédacteur en chef du blog de football canadien, 55-Yard Line. Il est titulaire d'un baccalauréat en arts (avec distinction) de l'Université Queen's et d'une spécialisation en histoire. Il travaille actuellement comme auteur et rédacteur pour Awful Announcing et The Comeback.

Suivez Andrew sur Twitter @AndrewBucholtz