Hockey Féminin Nouvelles

Alors que les secondes s’écoulaient au chronomètre, Katherine Purchase leva les bras et célébra ce grand moment avec ses coéquipières.

Sauf que, cette fois-ci, le logo qu’elle arborait sur le devant de son maillot de gardienne de but n’était pas celui des Stingers de Concordia.

« Le gros avantage que nous avions était celui de pouvoir nous identifier à U SPORTS, » affirme Purchase, l’une des quatre Stingers qui ont joué pour les Étoiles de hockey féminin U SPORTS au cours de la dernière saison estivale – le plus grand nombre parmi les 34 programmes au pays. « Il y a des filles (dans cette équipe) qui sont l’avenir du hockey canadien. U SPORTS a des bonnes équipes, des bonnes joueuses, et je crois que nous l’avons prouvé. »

Pour le troisième été consécutif, Hockey Canada a invité les étoiles U SPORTS à participer à sa vitrine estivale annuelle. L’événement, qui a lieu en août, offre au programme de l’équipe nationale une occasion d’évaluer des joueuses potentielles en formant deux équipes de développement de joueurs de moins de 22 ans. Après quatre matchs, la fiche de U SPORTS était à 3-1, leur seule défaite ayant été en faveur de l’équipe du Japon lors de leur premier affrontement, et U SPORTS renversait les deux équipes de développement du Canada, pour la première fois, dans des matchs consécutifs avec une fiche identique de 3-1.

 

Stacey Colarossi, entraîneuse-chef des Voyageurs de Laurentian, a assumé le rôle de chef d’équipe pour une deuxième année consécutive.

« Je pense que (ce tournoi) donne de la visibilité à U SPORTS et au hockey féminin au Canada, » dit Colarossi. « Les gens doivent porter attention à ces filles. Leur développement est extraordinaire, notre niveau d’habileté est toujours grandissant. Cela donne une certaine crédibilité aux filles qui décident de demeurer au pays pour poursuivre leurs études. »

Et, alors qu’à travers le pays la saison U SPORTS de hockey féminin s’amorce cette semaine, les joueuses actuelles et anciennes ont un impact de plus en plus important dans l’histoire du sport dont on souligne cette année le 20e anniversaire.  

Après le succès qu’ont connu les étoiles de U SPORTS à la vitrine estivale, Hockey Canada a invité Alex Poznikoff de l’Alberta à s’inscrire, en même temps que six autres joueuses, à la liste d’athlètes de l’équipe de développement pour une série de trois matchs contre l’équipe des É.U., lors de son Festival d’automne en début septembre — le premier camp de l’équipe séniore nationale de la saison.

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Crédit: Alex Poznikoff

« C’est toujours formidable de pouvoir offrir à nos athlètes la chance de participer à des matchs (lors de la vitrine estivale) et de pouvoir, par la même occasion, évaluer non seulement nos athlètes, mais aussi celles de U SPORTS au cours de cette semaine, » explique Gina Kingsbury, directrice des équipes nationales féminines de Hockey Canada. « Il y a sans aucun doute une croissance certaine au niveau du talent et de la compétition.

S’il y a une chose sur laquelle on peut toujours compter, lorsqu’il s’agit des joueuses de U SPORTS, c’est qu’elles donnent tout ce qu’elles ont. Je crois que c’est un reflet de la ligue dans laquelle elles évoluent. Le mandat de la vitrine est de sélectionner toute athlète de U SPORTS qui surpasse les nôtres en vue de la série É.U. »   

Pour Purchase, la chance d’évoluer côte à côte avec des athlètes qui avaient remporté des médailles olympiques était irréaliste.  

C’était fou. « Ma dernière année universitaire et on m’invite au camp de l’équipe canadienne ? » se rappelle Purchase. « Et l’un des moments encore plus surréels, celui où j’ai réalisé que j’allais partager une chambre avec (la gardienne de but d’Équipe Canada) Shannon Szabados. C’était inouï de me retrouver sur la même équipe qu’une gardienne de but que je n’avais vue, jusque là, qu’à la télé. »

L’équipe nationale du Canada est constituée de quelques-unes des meilleures joueuses de hockey et l’un des plus grands noms est celui de Mélodie Daoust.  Ancienne de McGill, Daoust était la seule ancienne joueuse U SPORTS sur l’équipe canadienne olympique de 2018 où elle a été nommée Joueuse par excellence (JPE) du tournoi à Pyeongchang, en Corée du Sud, après avoir marqué sept points en cinq matchs. Vingt ans après l’inauguration du hockey féminin aux Jeux olympiques et un championnat national U SPORTS en 1998, le système universitaire canadien avait sa propre étoile.

« Elle représentait toutes les filles au pays qui jouent au hockey U SPORTS, » dit Purchase (au sujet de Daoust), qui a elle-même également joué pour le Canada à Sochi en 2014. « Elle a démontré que les programmes U SPORTS sont en mesure de générer des athlètes dignes d’être sélectionnés JPE aux Olympiques. »

Avec 13 joueuses U SPORTS sélectionnées lors du repêchage de 2018 de la LCHF, il est difficile d’ignorer l’impact du hockey féminin universitaire canadien à l’échelle professionnelle.

Repêchée cet été en sixième ronde (31e au total) par l’équipe Thunder de Markham, championne en titre de la Coupe Clarkson, l’ancienne étoile des Gryphons de Guelph, Kelly Gribbons, est l’une de ces joueuses.   

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Ailish Forfar, ancienne capitaine de Ryerson et neuvième choix du repêchage 2018 de la LCHF, est sélectionnée par les les Thunders de Markham (Crédit : LCHF)

« Ce fut un doux moment. Je n’avais jamais pensé jouer un jour dans la LCHF, » dit Gribbons, dont la nouvelle équipe entreprendra la défense de son titre samedi contre les Blades de Worcester, nouvellement relocalisées. « Le nombre de personnes de U SPORTS au sein de la LCHF et du programme national s’accroît. »

Gribbons ajoute qu’elle remarque que les ligues professionnelles regardent de plus en plus sérieusement du côté des athlètes de U SPORTS maintenant qu’un nombre croissant des joueurs les plus talentueux choisissent de demeurer au Canada.

Mais il y a déjà un bon moment que les joueuses de hockey de U SPORTS accèdent aux rangs professionnels, grâce à des ligues telles que la LCHF et la NWHL qui, chaque année, remarquent et repêchent de plus en plus de joueuses potentielles au sein du système universitaire canadien. Colarossi voit des joueuses réaliser que U SPORTS retient de plus en plus l’attention des équipes professionnelles.

« Le niveau de talent ici s’est indéniablement accrû au fil des ans, surtout au cours des cinq dernières années, » dit Colarossi. « Ça n’enlève rien au talent des filles qui étaient ici bien avant ça, mais un plus grand nombre de joueuses réalisent maintenant la grande qualité du système éducatif et sportif au sein de U SPORTS. »

Le niveau de qualité et d’habileté a contribué à ce que U SPORTS devienne la première source de talent pour les équipes professionnelles.

Comme directrice générale des Canadiennes de Montréal, Meg Hewings a repêché 43 joueuses de U SPORTS depuis qu’elle a intégré son poste en 2010. Elle remarque que la qualité des joueuses s’améliore chaque année et affirme que la ligue a fait un bon bout de chemin depuis le temps où elle jouait pour McGill, vers la fin des années 90.

« Il est fantastique de voir s’accroître la qualité de jeu et le soutien qu’on donne aux équipes, » dit Hewings, qui a sélectionné six joueuses U SPORTS lors du repêchage de 2018 de la LCHF, le plus grand nombre parmi les six équipes de la ligue. « Nous sommes extrêmement heureux de travailler avec ces athlètes professionnelles. Les joueuses ont quatre années au cours desquelles elles sont entourées d’entraîneurs de haut niveau et ça, c’est l’environnement rêvé pour des athlètes. »

 

La tendance de U SPORTS à attirer et à produire du talent supérieur qui finit par accéder aux rangs professionnels est due en partie au soutien des équipes et des joueuses de la LCHF. À Montréal, plusieurs des joueuses — anciennes et actuelles — des Canadiennes se sont jointes aux programmes U SPORTS à titre d’entraîneuses. Daoust elle-même agit comme entraîneuse adjointe des Carabins de l’Université de Montréal. Le programme des Stingers de Concordia est dirigé par l’Olympienne américaine Julie Chu dans le rôle d’entraîneuse-chef et par son adjointe, l’Olympienne canadienne Caroline Ouellette. La capitaine d’Équipe Canada et des Canadiennes, Marie-Philip Poulin — possiblement la meilleure joueuse du hockey féminin — s’est jointe aux Martlets de McGill comme spécialiste du perfectionnement des compétences.

La concurrence n’a jamais été meilleure qu’en ce moment — avec cinq équipes différentes, en autant d’années, remportant le championnat national U SPORTS — et les chances d’une nouvelle équipe de se tailler une place sont de plus en plus réalistes. L’ouverture de la saison 2018-2019 s’amorçant cette semaine pour la plupart des équipes, les Bisons du Manitoba chercheront à demeurer les championnes en titre pour devenir les premières à répéter l’exploit depuis les victoires consécutives de McGill en 2008 et 2009.  

Pour ce qui en est du niveau de jeu entre les diverses équipes, Chu remarque une amélioration soutenue dans la compétition au cours des cinq dernières années et croit que l’écart se fera de plus en plus étroit.

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 « La profondeur de chaque équipe s’améliore considérablement, » affirme Chu. « Chaque match est compétitif ; une équipe n’est jamais certaine de l’emporter. Tu dois jouer sans relâche pendant ces 60 minutes pour remporter la victoire. Je crois que c’est un bon indice de la direction du hockey féminin. »