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On peut dire que Steven Takashashi a la lutte dans le sang. 

Fils de l’ancienne vedette olympique canadienne de lutte Ray Takahashi et petit-fils du grand judoka canadien Maseo Takahashi, Steven est en train de se démarquer comme un compétiteur avec lequel il faudra compter aux Jeux olympiques. 

Steven a été nommé étoile académique canadienne et a remporté de nombreux titres de U SPORTS en lutte, et à son dernier événement en tant qu’étudiant-athlète en novembre dernier, il a mis la main sur une insaisissable médaille internationale, soit le bronze, au Championnat mondial universitaire de lutte à Corum, en Turquie. 

170127_The_Takahshis_Body_1.jpg (30 KB)« Mon père a fait partie de trois équipes olympiques, a gagné des médailles aux Jeux du Commonwealth et aux Jeux panaméricains », a déclaré Steven. « En voyant ses réalisations, j’ai fait tous les efforts possibles pour arriver à ce niveau. » 

« (La médaille de bronze au Championnat mondial universitaire est) un des quelques titres que j’ai gagnés et qu’il (Ray) n’a pas réussi à obtenir », affirme-t-il en riant. 

Ray, qui a également été l’entraîneur de son fils à Western, a concouru à l’Universiade de 1981 en Roumanie où il s’est classé quatrième. 

« Lorsqu’il était jeune, il a toujours dit qu’il voulait aller aux Olympiques et gagner une médaille », affirme Ray. 

La quête olympique du plus jeune Takahashi a été marquée par une série d’obstacles : financement, qualifications et blessures. 

« L’année dernière, aux essais olympiques, j’ai concouru d’abord en lutte libre, et j’ai fini par déchirer mon LLI dans le tournoi. Je ne pensais pas que je serais en mesure de concourir le lendemain en lutte gréco-romaine », de raconter Steven ».

« Je ne pouvais même pas sortir de mon lit et j’étais incapable marcher, mais après mon échauffement, je me suis senti apte à essayer et j’ai fini par gagner les essais olympiques en lutte gréco-romaine. » 

Il a les Olympiques de 2020 à Tokyo en ligne de mire. C’est une compétition pour laquelle il se prépare depuis longtemps tout en concourant au sein de U SPORTS. 

« En lutte, il est essentiel, je pense, que les universités permettent non seulement la participation et le développement, mais qu’elles soient le fondement des programmes nationaux », ajoute Ray. 

« Sans U SPORTS, je pense que ce serait un défi de performer aussi bien que nous l’avons fait en lutte. » 

La lutte universitaire est un des moyens pour les athlètes amateurs de concourir contre des athlètes de talent. 

« Concourir au sein de U SPORTS est une belle occasion de développement pour toute carrière en lutte au Canada — C’est très important d’être en mesure de concourir pour son université tout en poursuivant des études », explique Steven. 

« La compétition au Championnat mondial universitaire est aussi relevée que possible; ce championnat est aussi compétitif que les Mondiaux. »

Une famille ancrée dans les arts martiaux 

170127_The_Takahshis_Body_2.jpg (25 KB)Mesurant moins de cinq pieds, la sensei June Takahashi, 82 ans, est une force avec laquelle il faut compter. 

La puissante matriarche du clan Takahashi continue d’exploiter le dojo familial qui a ouvert ses portes sur l’avenue Melrose à Ottawa en 1969. Elle a récemment célébré une cérémonie d’hommage pour un membre de longue date du dojo. 

« Nous avons été en mesure d’honorer un de nos anciens membres, qui est également âgé de 82 ans », raconte June. « Lorsque je dis ancien membre, je veux dire qu’il est ici depuis 1972, et il vient tout juste d’obtenir sa ceinture noire sixième degré. » 

Dans son bureau, les murs sont décorés de prix et décorations gagnés par June, son mari Masao et leurs quatre enfants : Allyn, Phil, Ray et Tina Takahashi. Une peinture de Masao est accrochée derrière le bureau; il est en train de se rétablir d’un cancer. 

June vient d’une lignée d’athlètes d’élite qui se sont démarqués dans le monde du judo et de la lutte. Son engagement de toute une vie envers le sport de haute performance est une qualité qui a traversé trois générations. 

Son petit-fils Steven a trouvé le succès sur le tapis de lutte. Son père, Ray est un lutteur et un judoka olympique accompli. Ray, qui est le plus jeune des trois garçons, s’est tourné vers la lutte après avoir éprouvé des difficultés en compétition contre ses frères aînés, Allyn et Phil. 

« Il se trouve que Ray et Phil étaient dans la même catégorie de poids, et bien sûr, Phil étant plus vieux et plus lourd, il aurait été mieux qu’ils ne soient pas dans les mêmes groupes d’âge et catégories de poids », de commenter June.

« Je n’étais pas trop mauvais en judo; au secondaire, on disputait beaucoup de compétitions. J’étais dans la même classe que mon frère; les catégories de poids étaient différentes à cette époque, et elles ne me favorisaient pas ». 

« Je n’ai jamais pu battre mes frères Phil et Al », raconte Ray. « C’est normal pour un adolescent de se diriger vers une activité où il obtient de meilleurs résultats. » 

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Fête du Canada 1983, Premier ministre Pierre E. Trudeau avec

Mas Takashashi

Steven dit qu’on peut considérer son père comme le mouton noir de la famille parce qu’il a préféré la lutte au lieu de poursuivre la tradition familiale, soit le judo. Ray a laissé Ottawa pour s’adonner à plein temps à la lutte à l’Université Western à London, en Ontario sous la direction de Glynn Leyshon. En 1985, il a assumé le rôle d’entraîneur-chef de Western et depuis lors, il est à la barre de l’équipe. Il continue aussi d’entraîner son fils Steven, récemment diplômé de Western. 

Le cousin de Steven, Adam a également attrapé la piqûre de la lutte. Il a quitté Ottawa pour London afin de s’entraîner avec Steven et Ray. Même à 600 kilomètres, il est difficile de s’éloigner du legs de la famille en judo. 

« Le judo a été une part importante de notre vie, et ce dojo représente ce que nous sommes et le symbole de notre famille », explique Steven. 

« Mes trois cousins pratiquent le judo, la lutte et le sambo, et il est évident que le dojo a eu un grand impact sur nos vies. »

La famille a ses racines dans l’Ouest canadien. La famille de Masao a fait partie des milliers de Nippo-Canadiens internés durant la guerre. Ils ont été forcés de déménager dans une petite ville de l’Alberta. 

« La famille de mon père a été placée dans une communauté agricole à Raymond, en Alberta, et apparemment je porte le nom de cette ville », d’expliquer Ray en riant. 

« Lorsque nous étions enfants, nous avions l’habitude d’y aller en été, nous allions en voiture et nous travaillions à la ferme. » 

En 2002, Masao a été décoré par l’empereur du Japon pour avoir amélioré la situation des Nippo-Canadiens par la promotion et le développement du judo au Canada. Ensemble, la famille Takahashi a laissé un legs générationnel en judo et en lutte qui se poursuit encore aujourd’hui.