Lutte Masculine Nouvelles

Le hashtag # BEWIEBE qui, à la blague, domine le blogue d’Erica Wiebe est dorénavant beaucoup plus qu’un slogan personnel. 

En 2009, alors que la native de Stittsville, Ont. remportait l’or dans la catégorie des 72 kg, un titre olympique n’était toujours qu’un rêve. Remporter le titre national comme membre des Dinos de Calgary, après la transition de Stittsville à sa nouvelle résidence, s’avèrerait un facteur important de l’ascension de Wiebe au sommet de la lutte mondiale féminine. Son uniforme, lors de sa première médaille d’or, affichait « Calgary ». Lors de sa plus récente médaille d’or, son uniforme arborait l’enseigne « Canada ».

Aux Olympiques 2016 de Rio, Wiebe devint la troisième athlète canadienne à remporter l’or olympique en lutte. Ce cheminement vers la gloire s’amorcerait par son déménagement d’un bout à l’autre du pays pour s’entraîner au sein d’un des meilleurs programmes de lutte U SPORTS au Canada. L’athlète de 27 ans a très rapidement franchi les diverses étapes du programme de lutte lui permettant d’agir comme bénévole et de s’entraîner avec l’équipe olympique canadienne. Ultimement, la motivation qui l’a poussée à s’exiler pour s’entraîner au sein du meilleur programme de lutte au Canada lui a ouvert les portes à des expériences internationales majeures.   

« J’ai traversé le pays pour me retrouver à l’Université de Calgary », d’expliquer Wiebe. « Je ne serais pas où j’en suis aujourd’hui si ce n’était pas des entraîneurs, de l’administration des Dinos et des coéquipiers qui m’ont soutenue. »

Cette équipe comprend l’entraîneur en chef, Mitch Ostberg, de même que son adjoint Paul Ragusa qui a agi à titre d’entraîneur personnel de Wiebe. Les deux ont grandement contribué à la progression de la carrière de Wiebe et demeurent d’une importance vitale au programme de lutte des Dinos de Calgary. Comme tandem, ils sont également la clé du programme d’entraînement et de compétition de Wiebe, alors qu’elle persiste à passer ses journées à travailler dans le local de lutte de l’Université de Calgary.  

En plus de la chance de continuer à s’entraîner avec sa propre équipe et aux côtés d’autres médaillés olympiques — par exemple, Leah Callahan, Ragusa, et la comédaillée d’or Carol Huynh — qui font également partie du personnel entraîneur des Dinos, les lutteurs actuels de Calgary ont l’énorme avantage de côtoyer un tel niveau de mentorat.  

« D’avoir des têtes d’affiche sportives aussi inspirantes dans la même enceinte d’entraînement que des jeunes athlètes en plein développement fait vite comprendre à ces derniers que ces médaillés ont fait le même parcours que celui dans lequel ils sont engagés », de dire Ostberg. « Je pense que les filles s’entraînent davantage et qu’elles travaillent plus fort, grâce à la présence d’athlètes comme Erica et (l’ancienne lutteuse des Dinos et olympienne de Rio) Jasmine (Mian) et d’autres athlètes que nous avons eues… tout ce monde-là dit clairement que U SPORTS est la voie vers la haute performance. »

170224_Olympic_gold_medalist_teaches_Dinos_Body.jpg (39 KB)Wiebe est très consciente de l’attrait de l’expérience olympique qu’offre le programme de lutte des Dinos de Calgary puisque cet attrait a été une force majeure dans son propre processus d’apprentissage à l’Université de Calgary.

« J’ai été inspirée par ma coéquipière Carol Huynh lorsqu’elle est devenue championne olympique en 2008, l’été suivant ma première année à l’U de C », se rappelle-t-elle. Je m’étais

entraînée à ses côtés tous les jours et l’avais vue s’acharner et échouer mais, ultimement, persister, poursuivre de l’avant. »

Au cours de cette transition d’athlète universitaire à athlète chevronnée, Wiebe s’est vue passer d’étudiante à professeur, dans un rôle modèle auprès des Dinos actuelles. L’expérience et le prestige qui l’ont originalement attirée vers le programme de lutte de Calgary en attirent maintenant d’autres qui rêvent de développer leurs carrières en lutte auprès des Dinos. Cette constatation est de plus en plus évidente depuis la victoire olympique de Wiebe l’été dernier ; Ostberg confirme un grand regain d’intérêt de la part de jeunes lutteuses à travers le pays.    

« Pour être bien honnête, c’est devenu énorme », avoue-t-il. « Il y a de plus en plus d’intérêt manifesté de la part des établissements secondaires, on est de plus en plus portés à considérer Calgary comme établissement et les Dinos comme équipe pour qui lutter. »

Et, parallèlement à cette vision des Dinos comme château fort de la lutte U SPORTS, est ce désir de s’entraîner avec la championne olympique en titre. Ragusa fait remarquer que la charismatique étoile de Wiebe elle-même ne suffit pas nécessairement à attirer et à influencer ces nouvelles lutteuses. Plutôt, c’est le parcours palpable et accessible de Wiebe, jumelé à ses qualités innées de leadership qui font toute la force du programme.  

« Elle a vraiment fait sa marque », dit-il. « Erica est considérée une leader dans notre club et une partie intégrale de notre programme. Elle a fait ses classes, en ce sens qu’elle a été une athlète universitaire qui est passée à travers notre système. Maintenant, comme athlète chevronnée, elle est une leader et un excellent modèle pour nos jeunes athlètes. »

« Nous avons créé une véritable culture de succès et de cran ici », d’ajouter Ragusa, soulignant qu’avec Wiebe qui continue de travailler avec de nouvelles lutteuses, la quête de l’excellence se poursuit.     

Alors que les Championnats de lutte U SPORTS 2017 s’amorcent ce weekend à Winnipeg, le leadership et les conseils de Wiebe et autres membres des Dinos est crucial. Dix lutteurs concourront pour Calgary, y compris six hommes et quatre femmes. La catégorie 72kg où Wiebe s’est emparée de l’or est actuellement entre les mains de la recrue Sydney Summach, qui portera le flambeau. Ces 10 athlètes qui s’entraînent tous avec la championne olympique entreprendront leur propre itinéraire vers le succès en visant d’abord le même titre U SPORTS qui fut le tremplin du succès de Wiebe. »

« C’est définitivement très motivant de les avoir ici dans l’enceinte », de dire Summach en parlant de Wiebe et des autres olympiens de l’équipe d’entraîneurs. « D’être simplement en mesure de les observer, de voir tout l’effort et l’engagement qu’ils investissent dans notre sport, me motive à me pousser davantage et de ne pas lâcher — jamais ! »  

« Les programmes de lutte universitaire à travers le Canada sont le pivot du programme canadien de lutte de haute performance », affirme Wiebe, qui reconnaît l’importance soutenue de ces championnats et de la lutte universitaire elle-même.  .

Et, en route vers Winnipeg où les Dinos espèrent détrôner les Badgers de Brock, champions en titre des trois dernières années chez les hommes et des cinq dernières chez les femmes, l’impact que Wiebe a eu commencera a prendre forme au niveau national. Wiebe est consciente de l’influence qu’elle a sur l’équipe et aspire à les soutenir dans leurs efforts pour prendre sa relève en s’affirmant comme leader.

« Je crois que le plus grand impact que je puisse avoir est de donner l’exemple », dit-elle. « Chaque fois que je mets le pied sur le tapis, je me lance le défi d’être à mon meilleur et de sortir de ma propre zone de confort. Je ne peux qu’espérer montrer, un jour, à mes coéquipières que tout est possible. »