Natation Féminine Nouvelles

Tout au long de la saison 2017-2018, U SPORTS s’entretiendra avec un athlète, un entraîneur, et un membre du personnel clés de chacun de ses programmes sportifs dans le cadre de notre nouvelle série d’entrevues « Faites connaissance avec… ».

Pierre-Lamy-headshot.png (64 KB)Nom: Pierre Lamy
École: Université de Montréal
Sport: Natation
Position: Entraîneur-chef
Ancienneté: Sixième année avec les Carabins. Au total, 34 ans d’expérience en tant qu’entraîneur.
École / poste précédent: Entraîneur-chef d’Équipe Québec junior 
Ville natale: Roberval, Que.


1. Comment en êtes-vous venu à entrainer pour la première fois? Quel a été votre parcours jusqu’à ce poste d'entraîneur-chef à l’Université de Montréal?

Tout a commencé parce que quelqu’un m’a demandé si je voulais être entraîneur et j’ai simplement dit oui! C’est Jacques Goulet, un membre du Temple de la renommée de la natation du Québec, un gars de Québec qui avait son club, mais il lui manquait d’entraîneur. J’avais nagé, mais je n’étudiais pas en activité physique à l’Université, j’étais en mathématiques.

J’ai dit oui immédiatement et 34 ans plus tard, c’est toujours ce que je fais!

2. Qui sont les gens qui vous ont le plus influencé en tant qu'entraîneur?

C’est de voir mon père travailler qui m’a poussé à y arriver. Quand j’étais jeune, on nageait, mais il n’y avait pas d’entraîneur dans notre club. Il n’avait pas d’expérience, mais il a quand même accepté le défi de nous entraîner. Il aimait ça et il m’a donné la passion.

Il est décédé jeune, mais ça m’a motivé à continuer ce qu’il avait commencé. Il était tellement déterminé! Il faisait ça bénévolement. Il a lu des livres et il a appris en plus de son emploi.

3. Comment décririez-vous votre style de coaching?

J’ai évolué dans le temps et maintenant, je suis rendu un peu plus démocrate. Quand tu travailles avec des athlètes-étudiants, il faut aussi savoir ce que tu peux leur apporter, ce dont ils ont besoin, en gros, je suis plus un guide.

Je vais également écouter beaucoup plus qu’avant. C’est vraiment un travail d’équipe avec l’athlète et les préparateurs physiques.

Quand j’étais plus jeune, j’étais plus directif, mais on dirige comme on a été dirigé! Quand j’étais à l’Université, c’est comme ça que ça fonctionnait.

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4. Quel entraineur admirez-vous le plus et pourquoi?

Il n’y a pas un entraîneur en particulier que j’admire. Je m’inspire de plusieurs personnes, mais pas une seule en particulier.

5. Quelle est la chose la plus inconventionnelle que vous ayez fait en tant qu'entraîneur?

J’ai déjà essayé avec une athlète dans une épreuve de libre de faire du «kick fly» dans les derniers 75 mètres.

Je ne savais même pas si c’était légal dans ce temps-là, mais elle n’a pas été disqualifiée. Par la suite, on a corrigé sa technique, mais on n’a pas révolutionné le sport! Elle était bonne comme ça, alors on a essayé quelque chose!

6. Quel est votre plus grand moment ou votre plus belle réussite en tant qu’entraîneur?

Mes plus beaux moments, c’est quand je travaillais avec l’équipe paralympique. Quand je suis entré dans le stade aux Jeux (Pékin, 2008) c’était spécial.

Quand j’avais 13 ans, j’étais aux Olympiques à Montréal avec mon père et j’ai vu certains nageurs qui n’étaient pas très bons! Mon père m’a expliqué que ce n’était vraiment pas la force de certains pays et que tu devais faire l’équipe nationale (pour se qualifier pour les Olympiques).

À partir de là, je voulais aller aux Olympiques et ça m’aura pris 28 ans pour aller aux Paralympiques.

Si un jour on gagne un Championnat canadien universitaire, ça va devenir mon plus beau moment en carrière! Au Québec, ça s’est fait une seule fois et c’était les gars de McGill en 1972…

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7. Quel est le meilleur conseil que vous pouvez donner à un athlète ou à ses parents?

C’est de rester soi-même. Il faut faire ce qu’on est capable de faire et ne pas faire ce qu’on pense qu’on peut faire! En gros, tu dois contrôler ce que tu fais. C’est bien de rêver, mais il faut aussi être réaliste.

Également, je dis souvent qu’il faut être persévérant. Il faut monter une marche à la fois, mais s’assurer qu’on va l’atteindre.

Même avec un talent inné, tu n’atteins pas l’excellence sans être persévérant. Michael Phelps n’est pas arrivé à 10 ans en sachant qui il allait devenir. Son cheminement scolaire n’a pas été évident… tout le monde vit des passages difficiles, il faut juste passer par-dessus.

8. Comment avez-vous changé en tant qu'entraîneur au fil du temps. Quels principes / Quelles valeurs sont restés identiques?

Je travaille vraiment plus en équipe. Il faut collaborer avec tous ceux qui nous entourent pour aider l’athlète à cheminer.

Ici, c’est aussi avec les professeurs que ça se passe. En nous rendant aux nationaux, il faut que je surveille une fille qui va faire un examen de médecine dans le train, alors il y a beaucoup de coordination avec les profs.

Tu ne peux pas arriver et dire «c’est comme ça que ça va fonctionner» et t’attendre à ce que ça se passe bien. Il y a beaucoup de collaboration et j’aime ça!

9. Qu’aimez-vous faire lorsque vous n'êtes pas en train de coacher?

L’été je fais du vélo et je joue au golf. L’hiver, je suis un peu plus pantouflard. J’aime relaxer devant un feu et écouter des séries à la télé.

10. Quelle est la chose la plus embarrassante qui vous est arrivée en tant qu’entraineur?

Quand j’étais entraîneur dans la région de Québec, on avait réservé un hôtel à Vancouver et ce n’était vraiment pas recommandable. On a changé de place assez vite!

Ça coutait moins cher, mais on est resté là une seule nuit! On allait au Championnat junior, alors il y avait des jeunes avec nous. Je n’étais pas fier de cette décision.