Natation Masculine Nouvelles

L’ingénierie, à l’Université de la Colombie-Britannique (UCB), veut normalement dire six à sept cours par semestre, chaque année, pendant cinq ans.Ajoutez à cela jusqu’à neuf séances d’entraînement par semaine comme prérequis du prestigieux programme de natation de l’université. 

Jonathan Brown a fait tout cela pendant ses quatre premières années universitaires, concourant avec les Thunderbirds, tout en poursuivant un diplôme en génie chimique. Actuellement dans sa cinquième année avec l’établissement, et sa dernière année d’admissibilité, c’est en dehors des sentiers battus que Brown entreprendra sa démarche vers le championnat de natation de U SPORTS. Le natif de Calgary œuvre actuellement auprès de TransCanada Pipelines, comme membre de leur programme d’intégrité, dans le cadre d’un stage de 16 mois qui se termine en septembre prochain. Ce stage l’a ramené dans sa ville natale où il poursuit son entraînement avec le Club de natation Cascade tout en continuant de concourir pour les Thunderbirds.

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Tout s’est déroulé tellement vite, je n’en reviens pas. Chaque année de tes cinq ans d’admissibilité, la dynamique de l’équipe change.

Brown

« Ça met du piquant dans la vie, surtout lorsque l’entraînement devient plus routinier, même monotone, les jours de pluie à Vancouver. Il y a toujours une personnalité différente dans le couloir voisin qui s’entraîne à tes côtés.”

Brown se souvient qu’il a commencé à nager parce qu’il détestait courir. Sa mère l’a inscrit au programme de l’Association de natation de Nose Creek à Calgary, à l’âge de huit ans. À neuf ans, il se lançait dans la natation de compétition et, à 16 ans, il a permis à son équipe séniore nationale d’inscrire un meilleur temps, un exploit qui l’a propulsé parmi les 500 meilleurs nageurs au pays. C’est à ce moment-là qu’il a réalisé qu’il pourrait concourir à un plus haut niveau à l’université.

« Je savais qu’indépendamment de mon choix d’université au Canada pour poursuivre mes études en ingénierie, que j’opte pour l’est — à Toronto ou à Guelph, ou pour l’ouest — à Calgary ou à UCB, je serais bien servi. Ma décision reposait alors sur l’endroit où je me sentirais le plus à l’aise au niveau de l’environnement, du climat, et de mes coéquipiers, » d’expliquer Brown. « Lorsque j’ai visité l’UCB,  je me suis tout de suite senti comme si j’étais toujours chez-moi, dans mon programme local. Je venais d’un programme où les attentes étaient très élevées et où le régime d’entraînement était très intense… La transition s’annonçait évidente et sans heurts. »

Mais bien que l’entraînement se passait bien, les choses n’ont pas toujours été faciles. Brown se souvient de s’être retrouvé en épuisement professionnel après sa première année.

« J’ai beaucoup dialogué avec mes entraîneurs. Nous nous sommes entendus pour que je laisse tomber une à deux séances d’entraînement par semaine pour me permettre d’assister à tous mes cours, de faire tous mes labos, compléter tous mes travaux, manger sainement, dormir suffisamment et être vraiment en contrôle de mes activités, » de dire Brown qui, à chacune de ses quatre années à UCB a été nommé Étoile académique canadienne.

C’est à ce moment-là que mes performances dans la piscine et dans mes classes ont pris leur envol. Au lieu d’essayer de compléter 100 pour cent de ma tâche sportive et 90 pour cent de mon mandat académique, j’ai consacré 90 pour cent de mon temps à m’entraîner et 100 pour cent de mon temps à mes études.

Brown

Mais malgré avoir eu à trouver l’équilibre entre ses deux mondes, Brown n’a jamais douté de son plan de suivre les traces de carrière de son père comme Ingénieur Réservoir.

« À cet âge-là, je ne comprenais pas vraiment ce que mon père faisait, » se rappelle Brown, qui a perdu son père l’été dernier. « En vieillissant, je n’ai jamais vraiment dérogé de mon plan de carrière original. Dans ma tête, j’avais toujours cette idée de devenir ingénieur. »

Brown ajoute que dans la période d’instabilité qui a suivi le décès de son père, son sport lui a été d’un précieux secours, lui donnant un sens de régularité et lui permettant de bien garder les deux pieds sur terre.

« Lorsque mon père nous a quittés, je n’ai jamais songé à arrêter. J’ai pris du temps pour être auprès de ma famille, mais il ne m’est jamais passé par l’esprit d’abandonner mon sport. Il me donne un exutoire pour mes émotions, apporte un équilibre à ma vie, » explique Brown.

Je me suis accroché à mon sport parce que je l’aime. Mon père était profondément impliqué dans le milieu de la natation, comme officiel, alors je sais qu’il serait fier de me voir terminer mes années d’admissibilité.

Brown

« Je sais que mes coéquipiers sont tous là pour moi et qu’ils veulent que je réussisse. Ils me motivent à m’entraîner rigoureusement ici à Calgary pour que je puisse donner le meilleur de moi-même lors des nationaux de U SPORTS. »  

« Avec le départ subit de son père, l’été dernier, Jon aurait pu facilement s’éloigner de son sport et concentrer ses énergies sur sa famille et ses études, » ajoute l’entraîneur-chef des Thunderbirds, Steve Price.

Il a choisi de demeurer avec son équipe et d’utiliser son sport pour l’aider à se remettre de sa perte. C’est un type de grande classe et il est énormément aimé et admiré ici à l’UCB.

Price

Alors qu’il se prépare à sa dernière compétition nationale à l’Université de Toronto, fin février, Brown a jusqu’ici connu une brillante carrière avec les Thunderbirds. En 2015, durant sa deuxième année, il a remporté le 200 m individuel quatre nages, suivi d’une médaille d’or dans la même discipline en 2016, une année qu’il juge « plutôt faible ». La saison dernière, il a réussi à défendre son titre. Il raconte l’événement comme étant l’un de ses meilleurs souvenirs sportifs à l’UCB. 

« Je crois que je ne l’ai remporté que par trois ou quatre centièmes de seconde, » dit Brown, qui a capté l’or en mars dernier par 0,32 secondes… « ce qui n’a fait que rendre ce moment encore plus spécial. »

Une fois sa cinquième et dernière saison avec UCB complétée, ce printemps, Brown dit qu’il « croit bien » se retirer. Indépendamment s’il continue ou non de s’entraîner et de concourir, il est convaincu qu’il veut continuer de redonner à la communauté.

« Une chose qui continue de m’inspirer est que, bien que j’aie quitté Calgary, mes parents sont toujours demeurés impliqués dans les compétitions de natation en Alberta – à titre de bénévoles et d’officiels » dit-il. « Je trouve ça formidable de redonner ainsi, comme bénévole, ou d’aider à des jeunes de mon programme local à développer leur technique et leurs mouvements ; je veux juste, de cette façon-là redonner à la communauté. »

Matthew_Coyte.png (88 KB)Matthew est étudiant de deuxième année en journalisme à l'Université Concordia à Montréal. Il est le rédacteur-adjoint aux sports du journal du campus de l'université The Concordian et a figuré dans des publications telles que le Globe and Mail. Matthew est impatient de plonger dans le monde de U SPORTS.