Soccer Féminin Nouvelles

U SPORTS s’entretiendra avec un athlète, un entraîneur, et un membre du personnel clés de chacun de ses programmes sportifs dans le cadre de notre nouvelle série d’entrevues « Faites connaissance avec… ».

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Nom : Vanessa Martínez Lagunas

Établissement  : Université du Manitoba

Sport : Soccer  féminin

Poste : Entraîneuse-chef

Ancienneté : 5 ans

Établissement /Poste antérieur : Entraîneuse adjointe M16 / M17 – Équipe féminine nationale de l’Allemagne

Ville natale : Toluca, Mexique


1. Comment en êtes-vous venue à entraîner pour la première fois? Quel a été votre parcours jusqu’à ce poste d’entraîneuse-chef de l’équipe féminine des Bisons de l’Université du Manitoba ?

Je me suis impliquée dans le coaching pour la première fois à l’Université du Texas (UT), à Austin, où je faisais partie de l’équipe universitaire de soccer féminin. Mon ancien entraîneur de soccer à l’UT, Chris Petrucelli, m’a encouragée à m’impliquer dans l’aspect coaching. J’avais toujours été curieuse d’en apprendre davantage sur ses méthodes de coaching parce que j’admirais énormément son professionnalisme et l’attention qu’il accordait au moindre détail du coaching. Par conséquent, une fois que j’ai eu terminé ma première année à l’UT, j’ai décidé de suivre des cours d’entraîneur, par l’entremise de la Fédération américaine de soccer et de l’ancienne Association nationale des entraîneurs de soccer d’Amérique (aujourd’hui l’Association unie des entraîneurs de soccer) et essayé de suivre au moins un cours d’entraîneur chaque année jusqu’à ce que je puisse atteindre les plus hauts niveaux/permis de coaching offerts.

Chaque été, j’ai aussi essayé de travailler dans divers camps de soccer impliquant certains des meilleurs entraîneurs aux É. U. à ce moment-là (par exemple, mon propre entraîneur Chris Petrucelli, Anson Dorrance et Tony DiCicco) toujours dans le but d’en apprendre le plus possible d’eux. J’ai toujours fait de mon mieux pour mener de front, ou en parallèle, mes études universitaires, ma carrière de joueuse et mes activités de coaching. Vous pouvez en apprendre davantage sur mon cheminement ICI.

Une fois ma maîtrise en kinésiologie/physiologie de l’exercice complétée à l’Université du Texas à Austin, j’ai déménagé en Allemagne pour y poursuivre un doctorat en sciences sportives, avec une concentration sur les exigences physiques et physiologiques du soccer féminin, à l’Université de Leipzig. Durant cette période, je continuais de m’entraîner et de concourir au plus haut niveau possible avec des équipes féminines allemandes de première et deuxième divisions de la Bundesliga et d’entraîner des équipes de jeunes de ces clubs ; je suis aussi devenue entraîneuse adjointe pour l’équipe féminine nationale allemande des M16/M17 et j’ai continué de suivre des cours de coaching par le biais de la Fédération allemande de soccer (FAS) jusqu’à ce que je puisse obtenir une licence en coaching du soccer professionnel UEFA (le plus haut niveau de certification au monde). J’ai été la première femme latino-américaine à accéder à cette prestigieuse licence.   

Lorsque j’ai obtenu mon diplôme dans ce cours, j’ai entendu parler qu’un poste d’entraîneur-chef s’ouvrait à l’Université du M. J’ai posé ma candidature parce que cela m’assurerait l’environnement idéal qui me permettrait de combiner mes trois principales passions : le coaching, l’enseignement et la recherche et je savais que je serais également en mesure d’aider à la croissance et au développement du programme de soccer des Bisons. Nous étions faits l’un pour l’autre. J’ai été engagé en août 2013 et je suis maintenant sur le point d’entreprendre ma 6e saison au sein de ce merveilleux établissement.

2. Qui sont les gens qui vous ont le plus influencée comme entraîneuse?

Plusieurs personnes m’ont soutenue et guidée à ce niveau. Je ne pourrais jamais tous les nommer, mais il ne fait aucun doute que mes anciens entraîneurs Aldo Da Pozzo, Carlos Marcos et Chris Petrucelli ont eu une influence très positive sur mon développement comme entraîneuse. D’autres mentors ou modèles, collègues et amis, rencontrés en cours de route incluent Pia Sundhage, Anson Dorrance, Tony DiCicco, April Heinrichs, Janet Rayfield, Horst Wein, Anja Palusevic, Markus Weidner, Tina Theune, Silvia Neid, Ralf Peter, Anouschka Bernhard, Frank Wormuth, Britta Carlson, Martina Voss-Tecklenburg, Vera Pauw, Hope Powell, Sylvie Béliveau, Wade Gilbert, Leisha Strachan, Dean Kriellaars entre nombreux autres. Je leur serai éternellement reconnaissante pour leur amitié et pour toutes leurs excellentes directives et leurs sages conseils qui m’ont aidée à devenir l’entraîneuse que je suis aujourd’hui.

3. Comment décririez-vous votre style de coaching?

Mon style de coaching est centré sur l’athlète et vise la découverte guidée. Je m’efforce de créer un environnement positif, compétitif et amusant où mes athlètes peuvent se développer/se préparer à exceller au soccer, dans leurs études, dans leur vie personnelle et professionnelle. Les trois valeurs de base qui guident mon coaching sont la passion, l’apprentissage et l’amélioration continus, et le travail d’équipe. La passion signifie une forte sensation de plaisir et d’amour pour ce qu’on fait. L’apprentissage et l’amélioration continus concernent le mécanisme permanent de mise au point de ses talents et habiletés dans le but de s’exécuter efficacement et de s’adapter à un environnement en constante évolution. Et, finalement, le travail d’équipe représente un groupe de personnes qui travaillent ensemble de manière cohérente vers un but commun, tout en créant une atmosphère positive de travail en s’épaulant, en combinant leurs forces individuelles de manière à optimiser la performance de l’équipe. Ensemble, nous pouvons réaliser davantage ! J’aspire également à devenir une amie, une mentore, une inspiration et un modèle à suivre pour mes athlètes.

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 4. Quel entraîneur admirez-vous le plus et pourquoi?

 L’entraîneuse que j’admire le plus est Pia Sundhage, ancienne coach de l’équipe féminine nationale des États-Unis, qui a conduit son équipe à deux médailles d’or en 2008 et 2012 et qui a été nommée Coach féminine mondiale de la FIFA en 2012. Parmi tous les entraîneurs que j’aie rencontrés dans ma vie, elle est — sans la moindre hésitation — l’une des plus positive, compétente et humble. Je l’ai d’abord connue lors d’un événement de la FIFA en 2007. Je l’ai approchée, me suis présentée et lui ai demandé quel conseil elle pourrait me donner, à titre de jeune femme qui souhaite se lancer dans le coaching. Elle m’a répondu : « garde toujours ta soif d’en connaître davantage » et non seulement je me souviendrai toujours de ces paroles, mais je m’efforcerai toujours de les mettre en pratique. À une autre occasion, elle m’a donné la chance d’observer un camp d’entraînement qu’elle dirigeait avec l’équipe nationale féminine des États-Unis, en préparation pour les Jeux olympiques de Londres, en 2012. J’ai appris beaucoup d’elle. Elle est une mentore et un modèle à suivre pour moi.

5. Quelle est la chose la plus originale que vous ayez faite en tant qu’entraîneuse?

D’intégrer un cours de cuisine à l’un de nos camps d’entraînement présaison. Nos joueuses ont adoré l’expérience. C’est maintenant devenu quelque chose que nous faisons chaque année, non seulement pour l’aspect apprentissage, mais parce que ça crée un bon esprit d’équipe, que c’est à la fois délicieux et amusant d’apprendre de nouvelles recettes santé et de les partager tous ensemble par la suite. Quelques autres équipes universitaires des Bisons ont commencé à faire de même.

6. Quel est votre plus grand moment ou quelle est votre plus belle réussite à titre d’entraîneuse ?

Sans aucun doute et, à ce jour, mon meilleur moment ou ma plus belle réussite avec cet établissement a été l’occasion qui nous a été donnée, pour la première fois de l’histoire de notre programme, d’accueillir le championnat national de soccer féminin U SPORTS et de pouvoir agir à titre d’entraîneuse à ce niveau. Notre équipe a réussi à s’assurer notre toute première victoire sur la scène nationale alors que nous avons défait l’équipe championne du SUO, les Gryphons de Guelph 5-1, terminant le tournoi en 6e place. Il s’agissait également du premier tournoi à vie accueilli dans des installations intérieures et la réaction de toutes les équipes a été excellente. Nous avons donc écrit une page de l’histoire. Nous espérons que cela donnera à d’autres hôtes potentiels l’occasion d’organiser le tournoi à l’intérieur, lui donnant une certaine stabilité et une indépendance face aux conditions météorologiques (surtout en novembre alors que la majorité du pays vit des conditions froides et humides). Ça donne un attrait additionnel et c’est plus amusant pour les partisans qui sont au moins assurés de ne pas geler.

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7. Quel est le meilleur conseil que vous puissiez donner à un athlète ou à ses parents?

Le conseil le plus important que je pourrais leur donner serait de toujours combiner les sports et l’éducation avec l’excellence, ainsi que l’importance d’apprendre d’autres langues (au moins une de plus que votre langue maternelle). De cette manière, de nombreuses portes et occasions vous seront ouvertes et accessibles et ça vous permettra de prendre un réel plaisir à vivre de nouvelles expériences. Je vous suggère aussi d’être proactifs, ce qui signifie être prêts à rechercher et à vous battre pour ce que vous voulez plutôt que d’attendre que ça vous tombe du ciel parce que ça risque fort de ne pas se produire. Il vous faut rêver grand et travailler fort et intelligemment pour réaliser ces rêves. Il y aura de nombreux hauts et de nombreux bas sur le parcours, mais si vous y croyez fermement et si vous persistez, vous y arriverez.

 8. Comment avez-vous changé en tant que coach au fil du temps? Quels principes/quelles valeurs sont restés identiques?

Évidemment, j’ai changé comme coach au cours des années. Chaque année, tu apprends de nouvelles choses. Tes athlètes t’aident à devenir un meilleur coach avec chaque saison. Il faut rester ouverts aux changements et avides d’apprendre et de s’adapter à un environnement en évolution constante, il faut aussi rester ouverts à la croissance ou l’évolution de notre sport. Autrement, tu pourrais devenir un entraîneur désuet, dépassé par les événements. Je suis assurément plus compétente et avertie que je ne l’étais autrefois. Par contre, comme je le mentionnais à la question 3, l’une des principales valeurs fondamentales qui guident ma façon de coacher est l’apprentissage et l’amélioration continus. Tu peux toujours t’améliorer, toujours faire mieux ; personne n’a encore atteint la perfection ; personne ne connaît tout ce qu’il y a à apprendre. Ou, comme Pia Sudhage me l’avait dit un jour : « garde toujours ta soif d’en connaître davantage ». La passion et le travail d’équipe sont les autres valeurs intrinsèques qui guideront toujours ma manière de coacher et ma poursuite continue de l’excellence dans la profession.

9. Qu’aimez-vous faire lorsque vous n’êtes pas en train de coacher?

 Jouer du piano. Avant de commencer à jouer au soccer, j’ai appris le piano et je voulais devenir pianiste. Par contre, une fois que j’ai eu la piqûre du soccer, j’ai changé d’avis et décidé de me consacrer entièrement à ce sport, d’abord comme joueuse puis, éventuellement, comme entraîneuse et scientifique du sport. Jouer du piano me détend réellement et j’adore ça. J’ai recommencé à suivre des cours et j’espère en apprendre davantage. Le piano est devenu mon passe-temps no. 1 lorsque je ne suis pas en mode coaching.

10. Quelle est la chose la plus gênante qui vous soit arrivée comme entraîneuse?

 Pendant un match, alors que je donnais des instructions, j’ai marché beaucoup trop loin le long de la ligne de côté, me rendant presque à la fin de la ligne la plus proche de notre banc. Le 4e arbitre a dû venir me chercher et me rappeler que je devais m’en tenir à l’intérieur de ma zone de coaching. J’étais tellement dans le match que je n’étais vraiment pas consciente de la distance que j’avais parcourue, encore moins à quel point j’étais loin de ma zone d’entraîneuse. Je me suis excusée et l’arbitre a simplement ri de moi.