Soccer Féminin Nouvelles

U SPORTS s’entretiendra avec un athlète, un entraîneur, et un membre du personnel clés de chacun de ses programmes sportifs dans le cadre de notre nouvelle série d’entrevues « Faites connaissance avec… ».

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  • Nom : Jonathan Crossland      
  • Université : du Nouveau-Brunswick
  • Sport : Soccer féminin
  • Poste : Entraîneur-chef
  • Ancienneté : 6 ans
  • Poste antérieur : Professeur d’éducation physique au primaire / Entraîneur adjoint de soccer masculin
  • Ville natale : Bridgewater, Nouvelle-Écosse

1. Comment en êtes-vous venu à entraîner pour la première fois ? Quel a été votre parcours jusqu’à ce poste d’entraîneur-chef des Varsity Reds ?

 J’ai grandi dans une petite communauté et j’ai eu la chance d’être impliqué dans le coaching alors que j’étais toujours adolescent ; c’était au mini soccer, puis au soccer du service de la récréation et, finalement, dans un club de soccer. En vieillissant, mes amis, mes coéquipiers et moi avons formé une équipe séniore et c’est à ce moment-là que j’ai eu la piqûre de l’aspect entraînement/administration ; je n’ai jamais vraiment arrêté depuis. Lors de mes études à l’UNB, j’ai fait partie de programmes de développement régional qui m’ont conduit au coaching d’une équipe provinciale avec Soccer Nouveau-Brunswick. Une fois ma carrière de joueur terminée à l’UNB, Miles Pinsent (entraîneur actuel de l’équipe des hommes) m’a demandé de me joindre au programme masculin, ce que j’ai fait pendant sept ans. Tout au long de ces années avec l’équipe masculine, j’ai poursuivi des formations et un programme académique en coaching parce que plusieurs postes universitaires s’ouvraient dans ces domaines. Le poste d’entraîneur chez les femmes, à l’UNB, s’est ouvert au printemps 2012. Je me disais que, compte tenu de mes liens avec l’université, de l’expérience que j’avais vécue auprès de Miles dans la mise en œuvre d’un programme, je pourrais apporter la même fierté et la même passion à notre programme féminin. Et effectivement, j’y suis toujours, depuis six ans déjà. Toute ma vie, j’ai été rémunéré pour m’amuser ! 

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2. Qui sont les gens qui vous ont le plus influencé en tant qu’entraîneur ?

Mes parents. Je ne peux pas me souvenir d’un seul trajet de retour à la maison, en voiture, où ils auraient critiqué mon jeu. S’il y avait un problème au niveau de mon effort ou de mon attitude, nous en discutions. Mon père est un homme de peu de mots ; il a travaillé à son propre compte, comme mécanicien, pendant 35 ans. Son atelier était à côté de notre résidence et ça nous a permis (à mon frère jumeau et entraîneur adjoint, Joe, et à moi) de constater qu’il est important d’être fier de son travail, de bien le faire, et de traiter les gens de manière équitable et juste. Nous avons travaillé à ses côtés durant nos vacances d’été et, lorsque venait le temps de fermer boutique, et que nous nous savonnions les mains pour en enlever l’huile et la graisse, nous avions toujours le sentiment, la satisfaction d’avoir accompli une vraie journée de travail.

Un grand nombre de mes premières expériences de coaching ont été auprès de leaders qui ont bâti des programmes : Matt Wright dans mon programme de soccer communautaire, Tammy Gaudet en athlétisme à notre école, Miles, ici à l’UNB. Ils étaient des bâtisseurs qui ne comptaient pas leurs heures de travail, qui se sont dévoués à la croissance de leur sport. Ils étaient également dévoués envers les gens. J’y repense et je réalise qu’il y a tellement de leçons de vie que j’ai apprises de chacun d’eux, par l’entremise du sport — des leçons que je retiens à ce jour.

Chris Treadwell était un directeur d’école pour qui j’ai travaillé lors de mon premier poste d’enseignant. Chris m’a ouvert les yeux, a ouvert mon esprit à voir grand, à bâtir une équipe qui veut accomplir de grandes choses et à transmettre à ces personnes la certitude qu’ils ont tout ce qu’il faut pour réussir à leur propre façon. J’ai toujours senti qu’il voyait « les possibilités » dans les gens qu’il côtoyait bien avant qu’ils ne les aient découvertes eux-mêmes. Chris m’a vraiment enseigné ce qu’est le leadership.  

3. Comment décririez-vous votre style de coaching ?

Les gens d’abord. Il n’y a pas un seul membre de notre programme qui désire être moche au soccer, dans ses études, ou dans la vie. Les années universitaires sont les meilleures de ta vie, mais elles représentent aussi un énorme défi alors qu’elles sont un passage, une transition à la vie adulte. Pete Carroll avait une citation qui m’a particulièrement marqué : « en fin de compte, cela se résume à prendre soin des gens dans ton programme et de les aider à être à leur meilleur, à ne jamais baisser les bras à leur endroit et à toujours être là pour eux. »

4. Quel entraîneur admirez-vous le plus, et pourquoi ?

J’ai eu la chance de pratiquer plusieurs sports dans ma jeunesse alors, au cours de ces années, j’ai eu plusieurs entraîneurs. Ils m’ont tous influencé, certains positivement et d’autres négativement !

Ici, à l’UNB, nous avons l’un des meilleurs, en la personne de Mac (Gardiner MacDougall). Il attire les meilleurs joueurs, mais d’observer ces gars-là à l’entraînement est une expérience en soi. Ils ont d’excellents vendredis et samedis parce qu’ils font si bien leurs lundis-aux-jeudis. Ils réussissent à soutenir leur niveau de préparation, leur momentum et leur combativité jusqu’au weekend parce que c’est ainsi qu’ils se sont entraînés.  

Je réalise que je recherche des leaders plutôt que de simples entraîneurs, que j’ai une vision, celle de bien gérer les gens et les situations et de maximiser un impact positif.    

5. Quelle est la chose la moins “conventionnelle” que vous ayiez faite comme entraîneur ?

Bonne question... il y a quelques années, nous avons ouvert un camp d’entraînement à 5 h. Nous voulions être les premiers à travailler et voulions garder cet esprit tout au long de l’année.

Cette année, avant notre quart de finale du SUA, nous avons demandé à chacun de nos parents d’écrire une lettre à leur fille. Nous les avons glissées sous leurs portes de chambres pour qu’elles les aient à leur réveil, la journée du match. Ce fut vraiment beau de toutes les voir au déjeuner après avoir lu leurs lettres respectives.

6. Quel est votre plus grand moment ou votre plus belle réussite en tant qu’entraîneur ?

Au chapitre des résultats, avoir terminé en première place de la ligue en 2014, nous être classées dans les 10 meilleures équipes au pays et nous être rendues en finale du SUA. Jusque là, notre programme n’avait jamais connu de tels résultats.     

Personnellement, d’observer les jeunes découvrir eux-mêmes ce qu’il faut faire, réussir, et poursuivre en pensant « prochaine étape » dans leur vie.

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 7. Quel est le meilleur conseil que vous puissiez donner à un athlète et/ou à ses parents ?

Mon conseil est de laisser l’athlète apprendre par lui-même et lui laisser son indépendance. Guidez-le à travers les hauts et les bas, ne réglez pas, à leur place, les problèmes qu’ils peuvent avoir avec leurs coéquipiers, entraîneurs, amis, etc. Très souvent, les étudiants-athlètes qui réussissent le mieux sont ceux qui savent reconnaître la marche à suivre, qui réalisent que tout s’enchaîne, en équilibre, et cela — seules les expériences, les bonnes comme les mauvaises, peuvent nous l’apprendre.    

8. Comment avez-vous changé en tant qu’entraîneur au fil du temps ? Quels principes/quelles valeurs sont restées identiques ?

L’expérience est un grand maître. Je crois que le plus gros changement est la confiance que j’ai développée en ma capacité de gérer les situations sur le terrain ou à l’extérieur du terrain. J’ai connu des situations pour lesquelles aucun cours d’entraîneur ne te prépare, mais c’est dans ces moments-là que tes valeurs deviennent très importantes.  

Mes valeurs sont les valeurs de notre équipe ; il faut que je sois le plus engagé à faire les choses le mieux possible et à donner l’exemple.

Les joueurs veulent la constance, non seulement dans le coaching et dans les relations humaines, mais aussi dans la façon de penser, dans la personnalité. Ils ne veulent pas avoir à se demander quel entraîneur se présentera aujourd’hui.

L’imputabilité, la responsabilité, sois juste et équitable et gère chaque situation au moment où elle se présente. Il n’y a pas deux situations qui soient exactement identiques.

L’impact, les répercussions – il y a des moments où il te faut être un mentor, conseiller de vie, conseiller en orientation, conseiller en relations interpersonnelles, d’autres où il te faut mettre les choses en perspective. Il ne fait aucun doute que, sur le moment, tu veux que ça serve à ton équipe, mais tu souhaites toujours que tout ça aura également un impact à long terme.

9. Qu’aimez-vous faire lorsque vous n’êtes pas en train de coacher ?

 Profiter du temps en famille avec ma conjointe Erin et nos deux enfants (Hadley-5 and Campbell-2). Absence de coaching veut dire du temps avec eux à la danse, la gymnastique, la natation, etc.

J’aime jouer au golf l’été et au hockey l’hiver. J’essaie aussi d’incorporer un peu de soccer !

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10. Quelle est la chose la plus gênante qui vous soit arrivée en tant qu’entraîneur ?

Lors de ma première année de coaching, nous exécutions des tactiques/vidéo sur le iPad. Mon épouse et moi avions un calendrier partagé et ce soir-là, elle avait un party de filles « shower » pour une amie. Me voilà dans une chambre avec 24 jeunes filles et l’aide-mémoire « le party sucré salé de Joan » apparaît à l’écran. Inutile de préciser que je ne pouvais pas faire le « supprimer » assez vite à mon goût !

Les athlètes vous diront... il y a également eu un incident impliquant des barres granola. J’étais en train de prendre une collation sur le banc lorsqu’il s’est produit quelque chose que je n’aimais pas. J’ai lancé ma barre granola derrière moi, frappant mon entraîneur adjoint, je l’ai ramassée et j’ai continué de la manger comme si personne n’avait vu ce qui s’était passé. Mais tout le monde avait bel et bien vu et on ne cesse de me le rappeler, année après année !