Volleyball Féminin Nouvelles

U SPORTS s’entretiendra avec un athlète, un entraîneur, et un membre du personnel clés de chacun de ses programmes sportifs dans le cadre de notre série d’entrevues « Faites connaissance avec… ».

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  • Nom : Rachèle Béliveau
  • Établissement : Université McGill
  • Sport : Volleyball féminin
  • Poste : Entraineure-chef
  • Ancienneté : 28e saison
  • Ville natale : Sherbrooke, Québec

1. Comment en êtes-vous venu à entraîner pour la première fois? Quel a été votre parcours jusqu’à ce poste d’entraîneure-chef à McGill?

C’est l’amour du sport qui m’a amenée à l’entraînement. Je ne pouvais pas concevoir ma vie sans le volleyball. J’ai joué au niveau universitaire en étudiant à Sherbrooke. J’ai également joué dans l’équipe nationale canadienne à Regina, où je poursuivais mes études. C’est à ce moment que j’ai commencé à penser à l’entraînement. À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de perspectives d’emploi dans l’entraînement, surtout à plein temps. Toutefois, en tant que joueuse, c’était facile pour moi d’aider mes coéquipières à s’améliorer, car j’avais une bonne compréhension du jeu. Vers la fin de ma carrière sportive, j’ai commencé à entraîner et je ne me suis jamais arrêtée. Lorsque j’ai obtenu ma maîtrise, une occasion s’est présentée dans le cadre d’un programme de leadership des femmes, et McGill m’a offert la possibilité de travailler comme entraîneure à plein temps. Cela fait 28 ans, et je suis toujours ici!

2. Qui sont les gens qui vous ont le plus influencé en tant qu’entraîneure?

Lorsque j’ai commencé, j’ai reçu beaucoup de soutien de Volleyball Québec. J’étais très jeune avec peu d’expérience en tant qu’entraîneure, mais une vaste expérience en tant qu’athlète. En poursuivant des études de premier cycle et de maîtrise en éducation physique, je suis devenue entraîneure certifiée de niveau 3. Il y avait très peu de postes à plein temps vacants à cette époque, et honnêtement, je n’ai jamais pensé que je pourrais un jour travailler comme entraîneure à plein temps. J’ai obtenu du succès avec mes athlètes dès le début de ma carrière, et cela m’a ouvert les portes de McGill.

3. Comment décririez-vous votre style de coaching?

Je dirais que je suis une entraîneure facile d’approche et ouverte. Je veux être moi-même et ne pas essayer d’imiter les entraîneurs pour lesquels j’ai joué durant ma carrière sportive. J’ai toujours fait mon possible pour me concentrer sur les athlètes et non sur moi-même ou sur les résultats. Nous voulons êtres les meilleurs et gagner autant que possible, mais moi, je voulais être respectueuse et agir comme une facilitatrice et non une dictatrice. Durant toutes ces années, j’ai toujours essayé de grandir en tant qu’entraîneure et de m’adapter aux différentes générations d’athlètes avec lesquelles j’ai eu l’occasion de travailler.

4. Quel entraîneur admirez-vous le plus et pourquoi?

J’ai beaucoup de respect pour Michel Gagnon, un entraîneur qui a connu beaucoup de succès au Québec dans les années 1980. Je dois également mentionner Gaétan Morin, qui a m’a permis de me développer en tant qu’athlète et de remporter du succès sur la scène internationale. Ceux qui me connaissent savent que ce ne fut pas facile, car j’étais une joueuse de petite taille pour ce niveau. L’autre personne qui me vient à l’esprit est Lorne Sawula – entraîneure-chef de l’équipe nationale senior – qui a eu un grand impact sur ma carrière internationale. Ils m’ont tous appuyée et ils ont tous contribué à mon succès en tant qu’entraîneure. Le dernier et non le moindre, c’est Glen Hoag, un entraîneur chevronné que j’admire et à qui je voue un grand respect. Sa philosophie de l’entraînement m’a beaucoup influencée.

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5. Quelle est la chose la plus inconventionnelle que vous ayez faite en tant qu’entraîneure?

À mes débuts, une de mes joueuses était en retard pour prendre l’autobus de l’équipe, alors que nous allions disputer un match à l’extérieur. L’équipe ne pouvait plus attendre, donc nous sommes partis sans elle. Plus jamais une athlète n’a été en retard après ce jour!

6. Quel a été votre plus grand moment ou votre plus belle réussite en tant qu’entraîneure?

Ma plus grande réalisation est certainement la médaille de bronze remportée par McGill aux championnats nationaux de 2012. C’était le meilleur résultat de l’équipe! Les joueuses, pour une raison quelconque, semblaient plus heureuses pour moi que pour elles, même si mon objectif était de réussir pour elles. Je dois également mentionner les nombreux moments d’émotion vécus lorsque mes étudiantes de dernière année obtiennent leur diplôme et manifestent leur reconnaissance pour le programme auquel elles ont appartenu pendant de nombreuses années. À la fin de ma 25e saison, mes joueuses m’ont présenté une vidéo qu’elles avaient préparée. C’était un grand moment que je n’oublierai jamais.

7. Quel est le meilleur conseil que vous pouvez donner à un athlète ou à ses parents?

J’aime présenter mes objectifs pour le programme et pour les athlètes qui se joignent au programme. Je mets également l’accent sur l’importance d’allier les études – dans une des meilleures universités – au développement de l’athlète. En dernier lieu, je souhaite à l’athlète de vivre une expérience enrichissante, car cela lui permettra de continuer d’aimer son sport.

8. Comment avez-vous changé en tant qu’entraîneure au fil du temps? Quels principes / Quelles valeurs sont restés identiques?

Il faut grandir avec le sport. Le jeu change, et il faut changer la manière de l’enseigner. Je ne fais certainement plus les exercices que je faisais il y a une dizaine d’années. Les athlètes sont différents, il faut progresser avec eux. Il faut également s’adapter à eux, et ce n’est pas eux qui doivent s’adapter à nous. La passion pour le sport demeure en tête de liste. Si on est passionné et qu’on y met le temps et l’effort nécessaires, de bonnes choses arrivent.

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9. Qu’aimez-vous faire lorsque vous n’êtes pas en train de coacher?

J’aime passer autant de temps que possible avec ma famille. Lorsque mes enfants étaient jeunes, c’était facile de ne pas apporter du travail à la maison. Après une longue journée de travail, lorsqu’on rentre à la maison, il faut se concentrer sur eux. Aujourd’hui, ils ont grandi et ils deviennent de plus en plus indépendants, alors j’ai dû développer d’autres intérêts. La profession d’entraîneur peut être assez exigeante, alors lorsque je n’entraîne pas, j’aime me détendre, faire des activités et oublier le travail pendant quelques heures.

10. Quelle est la chose la plus embarrassante qui vous est arrivée en tant qu’entraîneure?

Il y a 10 ans, McGill accueillait un match de ligue. Nous avions fait les préparatifs d’avant-match dans notre gymnase comme d’habitude. Toutefois, en installant le filet, le poteau est tombé dans le trou du plancher. Il a fallu effectuer des travaux importants pour le réparer. Nous avons dû faire le nécessaire pour libérer notre autre gymnase et y installer le filet pour accueillir le match. Tout le monde – y compris les spectateurs – a dû se déplacer. Ensuite, une fois le match commencé dans notre gymnase de secours, le filet s’est également brisé. Nous avons dû refaire l’installation de zéro, et nous avons fini par perdre ce match.

L’autre événement qui me vient à l’esprit s’est passé il y a 15 ou 20 ans lorsque notre équipe disputait une demi-finale à l’Université de Montréal. C’était à la fin de la première manche, et alors que nous menions par sept points, l’électricité a été coupée. Après avoir attendu une heure, il a été décidé de changer de site et de jouer le reste du match à McGill, soit à 20 minutes en voiture. Toutefois, comme nous devions changer de site, les officiels nous ont dit que nous devions recommencer le match. Nous avons gagné les deux premières manches, et s’ils avaient compté la première manche du match original, nous aurions battu l’équipe numéro un, les Carabins. Malheureusement, nous avons perdu les trois autres manches et donc perdu par la marque officielle de 3-2. C’était un moment difficile que je n’oublierai jamais.