Volleyball Féminin Nouvelles

U SPORTS s’entretiendra avec un athlète, un entraîneur, et un membre du personnel clés de chacun de ses programmes sportifs dans le cadre de notre série d’entrevues « Faites connaissance avec… ».

 Bartlett_Melissa_-_cropped.png (66 KB)

  • Nom : Melissa Bartlett
  • École : Université Western
  • Sport : Volleyball
  • Poste : Entraîneuse-chef
  • Ancienneté : 6e saison
  • École / poste précédent : Professeur au secondaire, Entraîneuse – Club et équipe provinciale
  • Ville natale : Chatam, Ont.

1. Comment en êtes vous venue à entraîner pour la première fois ? Quel a été votre parcours jusqu’à ce poste d'entraîneuse-chef à Western ?

Le coaching et l’enseignement sont deux carrières qui m’ont toujours intéressée. Mes deux parents étaient enseignants et mon frère et moi avons grandi en fréquentant le gymnase de notre école secondaire où notre père était entraîneur des équipes masculine et féminine de volleyball. Ma vie a toujours tourné autour de ce sport alors je savais que le volleyball allait faire partie de ma vie à long terme.

Une fois ma carrière de joueuse universitaire terminée, j’ai joué professionnellement en Espagne pendant quelques saisons puis l’occasion m’a été offerte de devenir entraîneuse universitaire. J’ai eu la chance d’œuvrer une année comme adjointe diplômée à l’école que j’avais fréquentée (Hillsdale College, Michigan) et de là est venue l’occasion pour moi d’apprendre à coacher à un niveau supérieur. Suite à cette expérience, je suis revenue au Canada pour enseigner et coacher au niveau secondaire. Je me suis très vite impliquée auprès de Volleyball Ontario et j’ai agi, d’abord comme adjointe et ensuite comme entraîneuse-chef auprès du programme de l’équipe provinciale des M-18 pendant quatre ans. Tôt en 2013, j’ai reçu un courriel décrivant la carrière dont je rêvais — entraîneuse de volleyball à temps plein. Grâce au soutien exceptionnel de mes entraîneurs-mentors, j’en suis à ma sixième saison avec notre programme. Incroyable comme les années ont passé rapidement !

2. Qui sont les gens qui vous ont le plus influencée comme entraîneuse ?

J’ai quelques mentors parmi les entraîneurs qui ont influencé mon style de coaching. D’abord, mon entraîneur de natation — Scott Sheleystnsky. Il était tellement créatif et nous faisait sentir qu’il s’intéressait davantage à nous comme êtres humains qu’à titre d’athlètes. Notre équipe au grand complet l’adorait et voulait travailler fort pour lui en raison de son engagement à faire de nous une équipe alors que la natation est un sport individuel. Mon père (qui est maintenant l’un de mes entraîneurs adjoints à Western) est un autre entraîneur qui a eu une énorme influence sur moi — il a entraîné mon équipe de volleyball au secondaire, ainsi que mes équipes « club » et a toujours réussi à intégrer l’humour à son coaching et c’est ce que je vise chaque jour, à titre d’entraîneuse.

Ensuite, s’ajoutent les entraîneurs qui ont fait partie de mon expérience universitaire, Chris et Stephanie Gravel au Collège Hillsdale ; ils ont réussi à créer une famille exceptionnellement inclusive et accueillante à laquelle il m’a été donné de faire partie. J’ai tellement appris d’eux en ce qui concerne la création et la perpétuité d’une culture d’équipe positive. Honnêtement, je pense à ces mentors du coaching sur une base hebdomadaire lorsque j’ai des décisions à prendre comme entraîneuse. 

3. Comment décririez-vous votre style de coaching ?

Je le qualifierais de créatif — il est très rare que je répète la même séance d’entraînement à deux reprises dans une même saison — et de passionné parce que j’adore sincèrement ce sport, j’adore mon rôle d’entraîneuse et j’ai hâte, chaque jour, à l’entraînement. J’adore le défi de créer le système précis qui s’appliquera aux talents et aux points forts individuels des joueuses actuelles de mon équipe, de manière à ce que nos systèmes -- défensif et offensif -- aient toujours des allures différentes chaque saison.

J’ai également eu la grande chance de faire des voyages exceptionnels comme athlète et je tiens vraiment à offrir ces mêmes privilèges à nos joueuses. Jusqu’ici, notre équipe a voyagé aux Pays-Bas, en France, au Pérou, en Équateur et à El Salvador et je suis déjà à l’affût du prochain périple pour notre équipe.

4. Quel entraîneur admirez-vous le plus ? et pourquoi ?

J’ai rencontré tellement d’anciens entraîneurs des équipes sportives de l’Ouest vraiment exceptionnels -- et pas seulement dans mon sport. Ceux qui se démarquent davantage, pour moi, sont ceux qui ont fait preuve de passion perpétuelle et d’un dévouement particulier envers leur sport et leurs athlètes. Fran Wigston Eberhard — une ancienne entraîneuse de l’équipe féminine de volleyball de Western — a non seulement conduit son équipe à de nombreux championnats nationaux, mais elle a aidé à financer, de sa poche, divers voyages internationaux simplement pour permettre à ses joueuses de vivre une expérience d’équipe unique. Aujourd’hui, à 80 ans, elle possède une personnalité et un sens d’humour exceptionnels et son soutien indéfectible de notre équipe qui font en sorte que je suis à la fois honorée et très reconnaissante de suivre ses traces à titre d’entraîneuse de l’équipe des femmes de Western.   

5. Quelle est la chose la moins conventionnelle que vous ayez faite comme coach ?

Amener mon équipe dans un camp en région sauvage, sans possibilité de communication par cellulaire ou wi-fi, où elles couchaient toutes ensemble dans une seule grande chambre sur des matelas de piscine gonflables du magasin un dollar et les réveiller à 6 h à l’aide d’un mégaphone pour une course matinale dans la nature. Je suis certaine que mon équipe de 2013-14 conserve de précieux souvenirs des liens d’amitié qu’elles ont tissés ce weekend-là.

6. Quel est votre plus grand moment ou votre plus belle réussite en tant qu’entraîneuse ?  

Je suis particulièrement fière de chacune des équipes que j’ai menées à une médaille du SUO, ces quatre dernières saisons consécutives. Chaque équipe a connu une expérience unique en route vers sensiblement le même résultat et je pense que c’est en soi une leçon importante à retenir pour un athlète — de vivre pleinement le processus et le quotidien — de ne pas se concentrer uniquement sur l’objectif à atteindre.

J’ai aussi beaucoup de plaisir à suivre de près les carrières des athlètes qui ont été diplômées de notre programme au cours des six dernières saisons. Je suis particulièrement contente lorsqu’on me demande une référence pour un travail auquel on aspire et que ma référence est suivie d’un appel m’annonçant « j’ai obtenu le poste », représentant la première étape d’une réelle possibilité de carrière, ou lorsque je vois une joueuse poursuivre des études supérieures ou participer à un échange culturel avec possibilité de voyage international. C’est un grand bonheur que d’apprendre à connaître ces jeunes athlètes et les voir évoluer, les voir devenir des jeunes femmes motivées !  

7. Quel est le meilleur conseil que vous puissiez donner à un athlète et/ou à ses parents ?

Les joueurs devraient savoir que le talent ne suffit pas pour être recruté par une université. Les entraîneurs cherchent les meilleurs individus, les meilleurs coéquipiers pour leurs équipes et non seulement les meilleurs joueurs. Tu peux vraiment te démarquer, de façon positive, si tu es respectueux et courtois à l’endroit de tes entraîneurs, des officiels et de tes coéquipiers. Les joueurs devraient également se prendre en main, assumer eux-mêmes la responsabilité de se tailler une place comme athlète universitaire. Les parents et entraîneurs sont là pour les soutenir, mais c’est une grosse décision et un engagement sérieux que celui de devenir un athlète universitaire. Comme entraîneurs, nous voulons échanger avec le joueur et apprendre à le connaître véritablement.

8. Comment avez-vous changé en tant qu’entraîneur au fil du temps ? Quels principes/quelles valeurs sont restés identiques ?

Comme coach, je reconnais de plus en plus et année après année, l’importance de créer un équilibre pour nos étudiants-athlètes. La première année de ma carrière, une journée de congé aurait été presque impensable alors que, maintenant, j’aime donner ici et là une journée de répit par semaine à mes athlètes pour leur permettre de se rattraper sur le plan académique ou même simplement pour avoir une soirée pour s’amuser, vivre sa vie d’étudiante universitaire.

Les valeurs et principes sur lesquels je n’ai jamais cédé englobent la certitude que — comme membre de l’équipe — ta personnalité, ta mentalité et ton attitude sont tout aussi importantes que ta performance technique. Chaque joueur devrait constamment s’efforcer d’être le meilleur coéquipier qu’il puisse être — et non seulement le meilleur joueur qu’il puisse être.   

9. Qu’est-ce que vous aimez faire lorsque vous n’êtes pas en mode coaching ?

J’ai un petit garçon de trois ans, Calvin, qui est mon meilleur acolyte. D’abord, il aime à peu près toutes les mêmes choses que moi. J’adore voyager — à ce jour, j’ai visité 21 pays et j’anticipe ceux à venir. J’adore aussi bricoler, créer de mes propres mains ; il est très rare que je n’aie pas un projet en marche. J’apprécie également une bonne session intensive de Netflix avec mon conjoint, Joe.  

10. Quelle est la chose la plus embarrassante qui vous soit arrivée à titre d’entraîneuse ?

Lorsque notre équipe était en Équateur, au cours de notre voyage en Amérique du Sud en 2018, j’ai vécu une « première » en coaching : Durant la finale pour la médaille d’or de notre tournoi international quatre-équipes, j’ai été terrassée par un empoisonnement alimentaire aigu. J’ai dû quitter le banc pour la toute première fois de ma carrière d’entraîneuse. Heureusement, il y avait un cabinet d’aisances juste derrière le banc ; je n’ai donc raté que deux points à peine !