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Faisons un voyage 60 ans en arrière dans l’histoire de l’Universiade. Pour son 23e arrêt, l’histoire de l’Universiade nous ramène le long des rives du North Saskatchewan pour les Jeux mondiaux universitaires d’Edmonton 1983.

L’Universiade d’été a fait irruption en Amérique du Nord pour la première fois en 1983, alors que la 12e édition des Jeux mondiaux universitaires se tinrent à Edmonton (Canada), en présence d’un certain couple royal ayant illuminé ce qui s’avéra être un évènement largement couronné de succès.

Avec plus de 60 000 personnes affluant au Commonwealth Stadium lors de la cérémonie d’ouverture, les festivités de l’Universiade furent ouvertes par le Prince Charles, accompagné de Princesse Diana, qui avait captivé l’ensemble du Canada à l’occasion de sa toute première visite sur le territoire.

L’ensemble du stade avait chanté un vibrant « Joyeuse fête » à Diana, qui célébrait son 22e anniversaire ce jour-là, le 1er juillet, qui s’avérait par ailleurs être la toute première Journée du Canada de l’histoire du pays (avant 1983, ce jour était connu sous le nom de Jour de la Confédération).

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« Un grand frisson a parcouru le village lorsqu’ils sont venus, se sont baladés et ont parlé aux athlètes », confie Mary Appleton, Directrice des Opérations Internationales pour U SPORTS de 1979 à 1989, alors appelée Union Sportive Interuniversitaire Canadienne.

2 400 athlètes représentant 73 pays s’étaient alors réunis au sein de la capitale de la province de l’Alberta, tandis que près de 19 000 volontaires avaient aidé à l’organisation de ces Jeux, grâce à un important soutien financier du secteur privé, ce qui fut une avancée révolutionnaire pour le mouvement sportif universitaire.

« Tous les participants vous le diront, rien ne vaut une compétition à domicile »

Mary Appleton - Directrice des Opérations Internationales pour U SPORTS de 1979 à 1989, alors appelée Union Sportive Interuniversitaire Canadienne

Si la Chine n’avait pas été représentée en nombre sur une rencontre internationale depuis les Jeux Olympiques de 1932 à Los Angeles, le géant asiatique avait alors envoyé une délégation de 200 personnes à Edmonton, ce qui souligna l’attractivité de cette ville qui avait également organisé les Jeux du Commonwealth 1978. Cinq années plus tard et sept ans après les Jeux de Montréal 1976, le Canada avait de nouveau accueilli le monde.

« Tous les participants vous le diront, rien ne vaut une compétition à domicile », explique Mary Appleton. « Lorsque vous êtes la dernière délégation à entrer dans le stade et que la foule entre en éruption. La fierté de voir et entendre tout un stade vous encourager alors que vous entrez est indescriptible. La fierté dans la ville était énorme ».

La compétition elle-même s’est avérée intense et captivante et fut portée par la performance des athlètes canadiens, qui ont terminé en troisième place du tableau des médailles, derrière l’Union soviétique et leurs voisins Nord-américains, les États-Unis. Alex Baumann s’était démarqué en remportant les 200m et 400m quatre nages individuels, avant de remporter l’or grâce à une performance héroïque et digne d’un record du monde l’année suivante aux Jeux Olympiques d’été de Los Angeles.

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L’évènement phare pour le Canada fut toutefois signé par l’équipe de basketball masculin, qui, lors de cette Universiade d’été à domicile, remporta la première et encore unique médaille d’or du Canada dans un sport d’équipe traditionnel. Coachés par le légendaire Jack Donohue, en l’honneur duquel fut baptisé le Prix de Joueur par excellence du 8 Ultime U SPORTS, le Canada renversa les USA en demi-finale, avant de s’imposer face à la Yougoslavie en finale au Pavillon de l’Universiade.

« Chaque sport dispose d’une culture qui en émane et les équipes sont particulièrement disciplinées », ajoute Appleton. « Mais cette équipe, je m’en souviens, parce que Jack était déjà une légende, ils étaient des modèles de discipline, mental et courage ».

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Les soviétiques, qui s’étaient hissés en tête du classement des médailles pour la septième Universiade consécutive, avaient, quant à eux, assis leur domination dans les bassins, pilotés par Vladimir Salnikov. Les soviétiques avaient décroché 22 titres et battu 18 records lors de l’Universiade d’Edmonton. Si la délégation américaine pouvait, de son côté, compter sur les deux futures superstars de NBA, Charles Barkley et Karl Malone, elle ne rentra de l’Universiade qu’avec une deuxième place. L’américain Greg Louganis occupa toutefois le devant de la scène en plongeon, ce qui fut un prélude à ses deux médailles d’or olympiques lors des JO 1984 et 1988.

Un évènement tragique marqua toutefois cette Universiade, alors que le plongeur soviétique Sergei Chalibashvili perdit la vie après avoir heurté sa tête sur la plateforme en tentant de réaliser un triple saut périlleux et demi renversé groupé. Il était âgé de 21 ans.

« Les canadiens ont découvert ce qu’était une Universiade (en 1983)…l’organiser à domicile a attiré l’attention des gens », conclut Mary Appleton. « Ça a stimulé l’intérêt de davantage d’universités, qui ont cherché comment elles pouvaient participer ».