La Centrale USIC (CIAU Central) originale, composée uniquement d’universités de l’Ontario et du Québec a été constituée en 1906 et elle a existé jusqu’en 1955. Le développement du sport dans les universités canadiennes a caractérisé l’époque 1906-1919. Organisme semi-national, la Centrale USIC assurait des règlements communs.
La période de 1919-1944 entre les deux Guerres mondiales a été relativement stable. Le sport universitaire continua à se développer surtout par l’addition de nouvelles installations et par la création de postes permanents comme administrateurs et entraîneurs.
Un regain de croissance se manifesta entre 1944 et 1955 et la Centrale USIC augmenta ses membres à 19 universités, très disparates en terme de population étudiante, de philosophie, de politique et des activités au plan sportif et au plan des études. Cette situation amena la Centrale USIC à disparaître, puisqu’on ne pouvait y trouver de mécanismes pour évaluer ou établir des politiques susceptibles d’arbitrer et de réconcilier les conflits au sein de l’organisme.
À la même époque, les programmes de sports féminins prenaient de l’importance et ils avaient besoin d’être encadrés. C’est en 1923 que l’on créa l’Union sportive interuniversitaire féminine (WIAU) dans le but d’offrir des compétitions sportives aux étudiantes de l’Ontario. L’Association sportive interuniversitaire féminine de l’Ontario et du Québec (O-QWICA) coordonnait alors les programmes des étudiantes de ces deux provinces.
Après la dissolution de la Centrale USIC, les universités se partagèrent entre l’Association sportive universitaire de l’Ontario et du Québec (OQUAA), avec 12 membres et l’Association sportive Ottawa-St-Laurent (OSLAA), qui en comptait huit. L’Association sportive interuniversitaire de l’Ontario (OIAA), regroupant uniquement des universités de cette province a été fondée en 1959.
Dans l’est du pays, l’Association sportive interuniversitaire de l’Atlantique (ASIA) fut créée en 1910 en recrutant ses membres dans les provinces de l’Ile-du-Prince-Edouard, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve. Cette association se réorganisa quelque peu en 1968 sous l’appellation Association sportive interuniversitaire de l’Atlantique (ASIA) et elle compte dix membres. L’ASUA est un des membres fondateurs de l’USIC.
L’Association sportive interuniversitaire de l’Ontario exista de 1959 à 1971, où elle fut dissoute comme réseau de compétitions. En 1971, l’Association sportive universitaire de l’Ontario et du Québec et l’Association sportive Ottawa-St-Laurent se sont restructurées pour former l’Association sportive universitaire de l’Ontario (ASUO), composée de 15 universités ontariennes, et l’Association sportive universitaire du Québec (ASUQ) qui comprenait dix universités de cette province. L’ASUQ s’élargit en 1989, en regroupant les trois niveaux de pratique sportive scolaire; secondaire, collégial et universitaire, pour devenir la Fédération québécoise du sport étudiant (FQSÉ).
Durant cette même période, en 1971, l’Union sportive interuniversitaire féminine s’est fusionnée avec l’Association sportive interuniversitaire féminine de l’Ontario et du Québec pour former l’Association sportive interuniversitaire féminine de l’Ontario (ASIFO). Au niveau canadien, en 1969, l’Association sportive interuniversitaire de l’ouest canadien présenta un projet au Comité national sur la compétition interuniversitaire (un sous-comité de la Commission nationale sur l’éducation physique féminine) et aux autres associations sportives régionales. Ce projet fut soumis aux délégués de chaque association lors d’une réunion en décembre de cette année. Le projet de fusion fut accepté et il donna naissance à l’Union canadienne féminine du sport interuniversitaire (UCFSU), dont la mission première était d’organiser des Championnats canadiens pour les femmes. Le premier Championnat canadien officieux, mais reconnu par l’Union, a été présenté en mars 1970 à l’Université de Waterloo. C’était au volleyball.
L’Association sportive interuniversitaire de l’ouest (ASIO) a été créée en 1920. Ses membres venaient de Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba. En 1971, il y a eu division de cette association pour en former deux distinctes: l’Association sportive universitaire de l’ouest canadien (ASUOC) qui comprenait six membres et l’Association sportive des grandes plaines (ASGP) qui regroupait trois universités du Manitoba, l’Université de Régina en Saskatchewan et l’Université Lakehead de Thunder Bay en Ontario. L’Université Lakehead quitta l'ASGP en 1988 pour se joindre à l'ASUO/ASIFO.
Avec le développement rapide du sport universitaire à la fin de la décennie 1950, il était évident qu’il fallait que celui-ci soit coordonné et administré par un seul groupe si on souhaitait poursuivre avec succès ce développement. L’évolution du sport universitaire canadien atteignait alors un palier d’organisation supérieur avec les méthodes scientifiques d’entraînement qui contribuaient ainsi à un niveau très élevé de performances sportives.
Les associations sportives d’un bout à l’autre du pays constataient la nécessité d’échanger sur des thèmes rattachés au sport et sur l’importance d’avoir un mécanisme de communication pour les enseignants, les entraîneurs, les athlètes et les chercheurs universitaires. Au début, c’était encore la compétition régionale et celle entre les diverses institutions qui prenait l’importance sur les Championnats canadiens. Les autres domaines d’intérêt commun étaient les suivants:
- le besoin reconnu par tous de se donner des règles uniformes pour toutes les équipes participant aux championnats canadiens;
- des ententes d’intérêt commun avec les autres organismes nationaux de sport;
- la coordination des compétitions nationales et internationales;
- l’aide dans le développement du leadership et du statut du personnel rattaché au sport universitaire.
C’est le major Danny McLeod, directeur des sports au Collège militaire royal (CMR) de Kingston, qui fut le premier secrétaire-trésorier de l’USIC. Il dirigeait les destinées de l’USIC de son bureau au CMR. Le soutien financier du Gouvernement fédéral était limité car le budget total du sport amateur à l’époque était de 1 M$. La vision du ministre responsable John Munroe de créer un centre national du sport ne se réalisa qu’en 1971. Dans les années soixante, l’USIC opérait sur une base bénévole et autonome l’organisation du sport en milieu universitaire. Durant cette période, des gens semblables, qui avaient des besoins similaires, exploitaient donc des moyens et des objectifs communs.
Iona Campagnolo, qui prit la relève de John Munroe, croyait « que les demandes croissantes d’une gestion du sport plus professionnelle et de programmes techniques plus développés échappaient à la capacité de bénévoles engagés et que les universités et tout le système d’éducation constituaient l’infrastructure du sport au Canada» (Campagnolo, 1977).