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Au milieu des supporters qui arboreront les couleurs gris et grenat ce samedi, dans la section nord de la Place TD, lors du 50ème Match Panda, se tiendra l’un des anciens élèves les plus décorés de l’Université d’Ottawa.

Doug Falconer se trouvera en arrière des gradins, très loin du banc sur lequel il s’asseyait autrefois, mais il y a fort à parier que le «Gee-Gee pour la vie», qui est revenu s’installer pour de bon à Ottawa, sera un spectateur régulier des gradins de la Place TD pour de nombreuses années à venir, après avoir passé 35 ans à poursuivre ses rêves à Los Angeles.

L’histoire de Falconer a débuté bien avant ses années en tant que Gee-Gee. Il est né dans une famille de militaires, et a fréquemment changé d'école durant toute son enfance. Il a passé sa dernière année d'études secondaires (1971), à l'école secondaire La Salle à Kingston, Ontario. Il y était considéré comme une étoile multisports, jouant au basketball, au football, au soccer, et pratiquant la course en athlétisme avec les Black Knight. Il a été le meilleur marqueur de la ville, aussi bien en basketball qu’en football, et il a également été champion du saut en longueur et du saut en hauteur de Kingston, toujours durant cette même année. La Salle a aussi remporté le championnat de basketball de l’Association sportive des écoles secondaires de l’Est de l’Ontario cette année-là.

L’année suivante, il s’est rendu au Collège Saint-Laurent de Kingston, où il a joué pour l’équipe de basketball universitaire de Saint-Laurent. Saint-Laurent a remporté le championnat de la division Est de l’Association du sport collégial de l’Ontario (ASCO) au cours de cette saison.

Falconer a été transféré à l’Université d’Ottawa en 1973. Il a joué pour les Gee-Gees et a participé aux Matchs Panda des trois saisons suivantes. Ottawa a surpassé Carleton au cours des trois Matchs Panda de ces années.

"Lorsqu’on parle de matchs importants de la scène sportive canadienne, les Matchs Panda sont clairement en tête", a déclaré Falconer, rappelant que ces matchs affichent complets chaque année, et ajoutant que la manière unique dont le stade est divisé entre les supporters de ces deux équipes respectives à cette occasion est l’une des choses qu’il préfère pendant ces matchs.

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En 1975, les Gee-Gees de Falconer ont battu les Ravens 55 à 22. L’équipe des Gee-Gees de cette année-là est largement considérée comme l’une des plus grandes équipes de l’histoire de U SPORTS - remportant la Coupe Vanier en 1975, par 14 contre 9 contre les Dinos de Calgary.

Cette équipe a été intronisée au Temple de la renommée du football de l’Université d’Ottawa et au Temple de la renommée du sport d’Ottawa en 2015. Elle a été la première équipe de football des Gee-Gees à être intronisée dans chacun de ces temples de la renommée. 

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Ses joueurs combinent à eux tous près de 100 ans d’expérience en LCF. Vingt-deux joueurs de l'équipe ont été recrutés dans la LCF, y compris Falconer, qui a joué la saison suivante pour les Rough Riders d’Ottawa, champions de la Coupe Grey. Entre 1976 et 1979,  il a disputé des matchs pour six équipes de la LCF, avant de prendre sa retraite. À partir de là, Falconer s’est ensuite tourné vers l’un de ses autres grands rêves.

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«J'ai poursuivi mon rêve de jouer au football,» se souvient Falconer. «J'ai eu la chance de jouer pour une équipe qui a remporté la Coupe Vanier, puis d'entrer dans la Ligue canadienne de football et de jouer pour une équipe qui a remporté la Coupe Grey… Pendant tout ce temps, en parallèle, je me demandais comment j’allais bien pouvoir entrer dans le business du cinéma. »`

Avant d’aller à La Salle, Falconer vivait à Borden, Ontario, où son père était en poste dans l'armée. Son père a travaillé comme projectionniste au cinéma de la base militaire, ce qui a permis à Falconer de pouvoir aller voir des films à tout moment. Son obsession pour le cinéma s’est dévelopée à cette époque-là.

«J’ai commencé à aller au cinéma vers la fin des années 50, début des années 60, et j’ai toujours eu une passion égale pour le cinéma et pour le sport quand j’étais plus jeune. Je ne savais juste pas comment un enfant canadien pouvais arriver jusqu’à Hollywood », a expliqué Falconer.

Il se souvient encore de la nuit du 8 décembre 1980, date à laquelle il prit la décision d’entamer un nouveau chapitre de sa vie. John Lennon a été abattu à l’extérieur de son hôtel à New York cette nuit-là. Falconer se souvient d’avoir été en train de regarder la retransmission du Monday Night Football, durant laquelle le légendaire présentateur Howard Cosell a annoncé la mort de Lennon.

«J'ai toujours été et je suis encore aujourd'hui un grand fan de John Lennon», a expliqué Falconer. «Quand Howard Cosell a fait cette annonce, j'ai décidé, exactement à ce moment-là, que la vie était trop courte.»

Dans les semaines qui ont suivi, il a chamboulé toute sa vie et a déménagé à Los Angeles, illégalement dans un premier temps. Il s'est inscrit dans une école d’art dramatique, et a «oscillé de petits boulots en petits boulots pendant plusieurs années», «occupant tous les petits boulots imaginables,» avant de devenir producteur.

Falconer a finalement acquis la citoyenneté américaine, puis rencontré sa femme à Los Angeles. Il y a vécu près de 35 années, dont 25 passées à produire des films, ultérieurement avec sa propre maison de production, Falconer Pictures.

Cependant, ses liens avec son équipe de football universitaire ne se sont jamais relâchés. En 2009, il a créé la toute première bourse d’études d’entrée à l’Université d’Ottawa destinée à un joueur de football. La bourse Gilbert-Fraser-Morrison - nommée en l'honneur des trois entraîneurs qui l’ont le plus influencé, dont l'ancien entraîneur des Gee-Gees, Don Gilbert - est décernée chaque année à un joueur de football de La Salle, ou à un joueur de toute autre école secondaire de la région de Kingston qui souhaite entrer à l’Université d’Ottawa pour jouer au football.

Son amour pour la ville d’Ottawa n’a pas non plus diminué. Falconer a toujours continué à rendre visite à cette ville de temps à autres durant toutes les années où il a vécu à Los Angeles, mais c’est il y a environ un an et demi qu’il est revenu s’installer pour de bon à Ottawa.

«Je ne pourrais pas être plus heureux", a-t-il déclaré. «Je suis vraiment content d’être de retour ici, au Canada.»

Trois des derniers films produits par sa maison de production – «Forsaken», «The Humanity Bureau», et «Daughter of the Wolf», qui sortira très prochainement, - ont été tournés en grande partie au Canada, dans le cadre de sa tentative de contribuer à l’essor de l’industrie cinématographique canadienne.

À présent, Falconer se tourne vers Ottawa avec des ambitions similaires. Il a noté qu’Ottawa s’est récemment engagée à ajouter un plateau de tournage au sein de la ville, ce qui, espère-t-il, lui permettra de devenir une ville de tournage davantage utilisée dans l’industrie canadienne.

«Nous pourrions commencer à concurrencer Toronto, Calgary et la Colombie-Britannique - où il y a déjà des plateaux de tournage – et aussi ce qui se passe à Montréal», a-t-il expliqué. «L'une de mes idées principales était de revenir au Canada pour voir si nous pouvions mettre en place quelque chose comme ça.»

Bruce Harvey, commissaire cinématographique du Bureau du cinéma d'Ottawa, a déclaré au Ottawa Business Journal que le plateau de tournage pourrait créer entre 500 et 1 000 emplois pour les travailleurs du secteur culturel de la ville. De plus, selon Harvey, ce plateau pourrait contribuer à accroître la production cinématographique et télévisuelle de la ville de près de 80 millions de dollars par an.

Pour rester impliqué avec les Gee-Gees d’Ottawa, Falconer a lancé L’Association 1881 des anciens joueurs de football, afin de préserver et de documenter l’histoire de l’équipe. Il continue également de siéger au conseil d’administration de l’organisation.

«Nous avons toujours eu ce lien, et nous (l’équipe des Gee-Gees de 1975) sommes réellement restés en contact durant tout ce temps», a-t-il déclaré.

Falconer assistera au Match Panda de cette année avec l’association 1881, prenant une pause rare et bien méritée loin des projecteurs, pour regarder le match du haut des gradins.

En ce qui concerne la 50ème édition du Match Panda, Falconer a une opinion qu’il partage certainement avec ceux avec qui il assistera au match, et cette opinion se résume en un mot: victoire.

«Je me moque de savoir si nous gagnons par juste un point sur l’adversaire, ou par une victoire écrasante», a-t-il expliqué, après quatre défaites consécutives contre les Ravens, l’équipe rivale située de l’autre côté de la ville. «Mais nous nous devons de remporter ce match. »